Elle doit son nom d’artiste à son statut de rappeuse voilée. Avec le voile islamique qui lui couvre l’âge de 5 ans, «Mina la voilée» est une rappeuse qui se bat pour la liberté et les droits des femmes. Jeune, talentueuse, elle incarne à sa manière le nouveau visage du Hip-Hop féminin au Sénégal.

Selon L’Oba, Aminata Gueye a débuté sa carrière en 2017 avec le tube « Sale Rap Malékoum ». Par la suite, la directrice du label « High intelligent musique » poursuit avec « Mina Style », « Girl Power », « Sama derr », « Ennemi », « Diote », « Sama Mind », « On my way ».

Pas facile pourtant d’être une rappeuse dans un domaine aux codes très masculins, encore moins lorsque l’on porte le foulard. « Socialement, il est très difficile pour une femme de s’y épanouir, surtout avec les contraintes de temps et les sorties nocturnes. C’est pire surtout lorsqu’on est voilée. Les gens estiment que le voile est incompatible avec le Rap », indique celle qui n’est guère découragée par les critiques et remarques. « La musique est juste un métier comme tous les autres. Le voile fait entièrement partie de ma vie. Je ne peux pas me départir de ces deux choses. C’est comme les deux faces d’une même pièce », estime la mariée et mère de plusieurs enfants, membre de « Genji Hip-Hop », un collectif de 70 militantes issues des cultures urbaines, graffeuses, designers, techniciennes, journalistes…