Matar Souaré s’en veut toujours d’avoir envoyé son fils Lamine pour une commission, vendredi dernier. Arrivé à hauteur de Poste-Thiaroye, vers 18h, le chauffeur de transport en commun envoie à la maison celui qui avait déjà fait sa journée, loin de se douter de s’imaginer que les manifestations, suite à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme, ont pris de l’ampleur à Pikine Tally Boubess.
« Pendant que je roulais tranquillement pour acheminer des clients vers Rufisque, mon téléphone a sonné. Au bout du fil, un docteur décline son identité et me demande de venir rapidement à l’hôpital de Pikine où des blessés par balle, dont mon fils, ont été acheminés », raconte, dans L’Obs, le sieur Souaré.
Il trouve son rejeton couvert de sang. Transféré à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye où il a été pris en charge pendant 48 heures, il est retourné à la maison. « La balle lui a traversé la hanche pour se loger dans le bassin », avance-t-il. Des ressortissants du Pakao établis en Espagne veulent évacuer son fils. Sauf qu’il leur faut un rapport médical du médecin traitant. En attendant, Matar Souané est déboussolé.