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Dr Abdoulaye Dramé, professeur à l’Ucad : « Il est nécessaire de revisiter tous les contrats pétroliers, gaziers et miniers… »

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Avec l’arrivée du nouveau Président de la République Bassirou Diomaye Faye, le Docteur Abdoulaye Dramé propose la révision des contrats pétroliers, gaziers et miniers. «Le Sénégal reste plus que jamais un pays panafricain, ancré  dans les valeurs africaines, même si une nouvelle ère de relations gagnant-gagnant devrait voir  le jour avec les puissances occidentales. Il est aujourd’hui nécessaire, pour rester fidèle à cette coopération gagnant-gagnant, de revisiter tous les contrats pétroliers, gaziers et miniers qui ont été paraphés sous l’ancien régime, et ceci dans l’objectif d’optimiser les parts de notre pays, représenté par la Société des pétroles du Sénégal à savoir Petrosen. Ces gisements substantiels d’hydrocarbures et de mines devraient, s’ils sont bien gérés, faire passer le Sénégal dans le giron des pays à revenus intermédiaires. Les réserves des blocs de Rufisque et de  Sangomar, dans l’ouest du pays, sont évaluées à plus d’un milliard de barils de pétrole, selon  une note de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (Itie). Le gisement de gaz naturel Grande tortue/Ahmeyim (Gta), situé aux larges de la frontière  entre la Mauritanie et le Sénégal, est tout aussi prometteur, avec des réserves estimées à 900  milliards de mètres cubes de gaz, et son exploitation a nécessité la construction de la plus  profonde infrastructure sous-marine d’Afrique selon la compagnie British petroleum (Bp) qui  porte le projet », explique M. Dramé.

«Dans ce contexte où l’Afrique est paupérisée, par  l’exportation des produits bruts à faible valeur ajoutée et l’importation de biens finis à forte  valeur ajoutée, il urge d’aller dans le sens d’une capacitation et d’un renforcement des compétences pour inverser cette relation asymétrique que nous entretenons avec les pays  développés. Il faut investir amplement dans une maîtrise endogène, sous régionale et mutualisée, de toutes les chaînes de valeur des ressources pétrolières et gazières, en s’appuyant sur notre compagnie pétrolière nationale Petrosen, propriété exclusive de l’Etat du Sénégal. Il faut inaugurer une politique hardie de renforcement des prérogatives et des parts de Petrosen même si l’essentiel de la phase recherche-exploration est souvent à la charge des compagnies étrangères. Mieux encore, il nous faut s’inspirer des expériences de Petrobras au Brésil, Aramco en Arabie Saoudite ou la Sonangol en Angola, qui ont pu capitaliser une expertise locale qui embrasse toute la chaine de production des hydrocarbures, pratiquement de l’exploration à la  distribution, en passant par le prétraitement, la production, le stockage, le transport et le  raffinage », a expliqué Dr Abdoulaye Dramé.

Libération

 

 

 

 

 

 

 

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