La question de la liberté provisoire pour Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko est revenue hier, lors de l’entretien que le président Macky Sall a accordé à des médias nationaux. S’il prévient qu’il ne fera pas d’objection à leur libération, il renvoie la balle aux avocats du candidat à la Présidentielle et du leader de l’ex Pastef. Joint par L’Obs, un des conseillers du pool d’avocats des deux concernés, sous le sceau de l’anonymat, a fustigé la démarche du chef de l’Etat, qu’il accuse de souffler le chaud et le froid.

« Le président doit comprendre comment fonctionne la Justice. S’il ne connaît pas le droit, il a des conseillers pour ça. La liberté provisoire peut être demandée par l’intermédiaire des avocats comme le procureur qui ordonné leur arrestation peut décider de l’accorder. Le chef de l’Etat qu’il a ordonné à son ministre de la Justice, en concertation avec le parquet, de faciliter leur liberté, qu’il aille jusqu’au bout de sa logique. Mais, il (Macky Sall) ne peut pas nous renvoyer la balle en demandant aux avocats de déposer une demande de liberté provisoire », a-t-il dit, insistant sur le fait que la procédure commence par le procureur et se termine par le procureur. « Si le président le souhaite, ils ne passeront pas une nuit de plus en prison parce qu’il a les possibilités. Mais je ne suis pas encore au courant d’une demande de liberté provisoire qui aurait été déposée », confie la robe noire dans les colonnes de L’Obs.