Beaucoup n’ont pas compris la sortie des responsables de la Police qui pointent des personnes armées infiltrant les manifestants pour s’attaquer à des édifices publics et privés depuis la condamnation d’Ousmane Sonko, leader de Pastef, à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Une version qui contredit les vidéos qui montreraient la présence de nervis aux cotés des forces de l’ordre.
Le capitaine radié de la Gendarmerie, Seydina Oumar Touré, trouve que la Police ne doit pas jouer le jeu des politiques. « Lorsqu’on assure la fonction d’officier des armées, de la Gendarmerie ou de la Police Nationale, on doit s’abstenir catégoriquement de mentir pour couvrir des hommes politiques. Un officier quelque soit son appartenance (Police, Gendarmerie, Armée) a pour principale mission de sauvegarder l’intérêt supérieur de la nation, c’est-à-dire de servir exclusivement la patrie et non des individus. Dans notre contexte,
un homme politique, fusse t’il Président de la République, se bat pour préserver les intérêts de ses alliés et de son parti politique. Or, un officier doit assurer la pérennité de la nation et l’équilibre entre les forces vives au sein d’un État », a asséné le témoin au procès Sonko-Adji Sarr.
« Lorsqu’il ne restera plus rien dans une République, les officiers de tout bord seront les derniers remparts de la cité, en garantissant le fonctionnement normal des institutions. Il faut toujours avoir à l’esprit cette formule qui dit que les hommes passent et les institutions restent. Ce type d’enquête étant très facile à élucider, un jour peut-être, quelqu’un ou des personnes répondront de tout ça devant une juridiction », a-t-il ajouté.
Les manifestations violentes nées de la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse ont fait 16 morts et de nombreux dégats matériels. 500 personnes sont interpellées dont des mineurs et des étrangers. Une relative accalmie a été constatée ce week-end.