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René Capin Basséne depuis la prison : « La vérité est que je suis victime d’une machination politico judiciaire »

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Du fond sa cellule à la Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor, le journaliste René Capin Basséne, condamné à la réclusion criminelle dans l’affaire dite   Boffa-Bayotte» continue de clamer son innocence.

« Je clame encore mon innocence et j’accuse le régime sortant du Président Macky Sall d’avoir empêché la vérité d’éclore. Jamais la vérité ne jaillira dans le dossier Boffa-Bayotte. Accusé d’être le cerveau, je suis passé à complice. Les présumés auteurs du crime identifiés par le juge d’instruction et le Procureur de la République ont été tous acquittés. Le chef rebelle César Atoute Badiate, cité comme auteur du crime, jugé et condamné à la perpétuité, a signé des accords de paix avec l’Etat du Sénégal quarante jours après sa condamnation. Ce, pendant que la justice sénégalaise, depuis 2019, feignait ne pas savoir où il se trouvait au moment où les hautes autorités sénégalaises étaient en contact permanent avec lui depuis le 12 juin 2019. La justice utilisée comme moyen de pression pour obtenir des accords de paix, a lancé le 30 juin 2020 un mandat d’arrêt international contre le chef rebelle de la base de Kassolole. N’ayant pas obtenu les résultats escomptés ou espérés, la justice a été de nouveau activée pour accentuer la pression pendant que l’Etat négociait au Cap-Vert avec le Mfdc. Omar Ampoi Bodian et moi René Capin Basséne, nous sommes condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité. On m’accuse d’être un membre du Mfdc. Je dois vous avouer que nul ne pourra fabriquer en moi un Mfdc. Mon seul tort est d’avoir été un journaliste d’investigation qui dérange. On a profité, au contraire, du massacre de Boffa-Bayotte pour donner au Président sortant Macky Sall un accord de paix en détruisant la vie d’innocents. Depuis deux ans, j’attends toujours mon jugement en appel à Ziguinchor où il n’y a que trois dossiers en appel à la Chambre criminelle. Je demande encore justice. Je réclame justice parce que je ne mérite pas la prison. La vérité ne va jamais éclater, ma détention n’a, dès lors, plus de sens. Je suis beaucoup plus utile à l’Etat dehors, qu’en prison. Aujourd’hui, il est temps de franchir l’étape de l’accalmie qui n’est pas une paix définitive. Je suis plus tôt l’otage d’un lobbying qui vit du conflit casamançais. Sept ans après, leur chantage n’a toujours pas payé. La vérité est que je suis victime d’une machination politico judiciaire. Sept années de prison, la prise d’otage doit prendre fin. J’ai toujours refusé d’être l’agneau du sacrifice dans ce dossier », a dit René Capin Basséne.

«J’ai travaillé, dans le dossier casamançais, avec le général Birame Diop, nouveau ministre des Forces armées. Nous étions sur le point d’ouvrir des négociations sincères et franches avec toutes les factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance. Je l’ai cité comme témoin mais, la justice n’a jamais voulu l’entendre. Il connait bien ma valeur. Parmi ces témoins, il y avait aussi des journalistes. Ceux-là aussi, n’ont jamais été aussi entendus par la justice. Avant la tuerie, j’ai travaillé avec de hautes autorités qui étaient sur le point d’ouvrir un processus avec toutes les factions rebelles sans exclusion aucune. Le général Birame Diop était alors chef d’Etat-major particulier du Président Macky Sall avant de devenir le Cemga. Le général Birame Diop est un homme véridique. Il a toujours œuvré pour une paix sincère et définitive en Casamance. Pour l’empêcher de parvenir à son but, l’Etat m’a sacrifié. La crise casamançaise, pour dire vrai, nourrit plus qu’elle ne tue. Les vrais acteurs de la paix sont tous assassinés et sans suite. Je continue à réclamer justice. C’est pourquoi, j’interpelle le nouveau Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Diakhar Faye, son Premier ministre Ousmane Sonko et l’ensemble des membres de son gouvernement. Je veux continuer à travailler pour la paix en Casamance, en toute humilité. Aucun des acteurs qui s’activent dans le processus de paix, ne maitrise mieux que moi le dossier casamançais », a-t-il lancé sur les colonnes de Libération.

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