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Outrage au général Moussa Fall : un syndicaliste risque 2 ans ferme

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En prison depuis quatre mois, El Hadj Abdoulaye Dione n’espère qu’une chose : recouvrer la liberté. Cet agent administratif qui œuvre dans le milieu syndical, notamment comme secrétaire général du SDT3S, est coffré pour avoir diffusé de fausses nouvelles et outré un haut gradé de l’armée dans l’exercice de ses fonctions.

En effet, dans une publication sur le réseau social Facebook, il a publié que 28 personnes ont été tuées par la police durant les événements de mars 2021, avant de s’en prendre au général Moussa Fall. En ce qui concerne ce dernier, le syndicaliste l’a décrit comme un « délinquant de la République », en précisant dans sa publication qu’il est « capable de tuer pour ses propres intérêts ».

Si, dans cette publication, il semblait sûr de lui, le mis en cause était doux comme un agneau, hier, devant les magistrats de la Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar. Quand le juge lui a demandé ce qui l’a motivé à véhiculer de tels propos, il s’est confondu en excuses, avant de déclarer : « Nous sommes tous dans des services d’ordre. Sincèrement, je regrette ce que j’ai fait. Devant vous, je réaffirme mon admiration aux forces de l’ordre. Je regrette de n’avoir pas fait le service militaire. »

Pour se tirer d’affaire, il a ajouté que l’information qu’il a publiée n’émane pas de lui. À l’en croire, il l’a tirée sur le Net, avant de la partager. Et reconnait n’avoir pas la preuve de ses allégations.

Après lui avoir rappelé que le nombre officiel des victimes des événements de 2021 est de 14, au lieu de 28, comme il l’a prétendu, le juge lui dit : « Saviez-vous que vous risquez de créer un sentiment de dédain ? On est dans une République, on ne peut pas tout se permettre. »

De son côté, le représentant du ministère public a déploré l’attitude du comparant. Puis, il a demandé que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur, notamment en lui infligeant la peine maximale de 2 ans d’emprisonnement ferme.

Même s’il n’est pas d’accord avec son client qui a voulu se cacher sous son manteau de syndicaliste, l’avocat de la défense, Me Souleymane So, estime que la détention de celui-ci est arbitraire. Non sans formuler une demande de mise en liberté provisoire qui a été rejetée par la chambre. L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 4 mai.

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