Le racisme systémique continue d’affecter négativement les personnes d’ascendance africaine dans tous les aspects de la vie, a alerté mardi le Bureau des droits de l’homme de l’ONU, déplorant le manque de participation significative des personnes d’ascendance africaine aux affaires publiques, qui entrave les progrès en matière de justice raciale.
Selon un rapport du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies publié mardi, les décès de personnes d’ascendance africaine pendant ou après des interactions avec les forces de l’ordre se poursuivent. Le document constate que peu de progrès ont été réalisés pour lutter contre l’impunité – malgré les luttes prolongées des familles qui cherchent à obtenir des comptes et des réparations efficaces. « Des décès pendant ou après des interactions avec les forces de l’ordre continuent d’être signalés, sans que des progrès suffisants soient accomplis en matière de responsabilité et de réparation », a déclaré dans un communiqué, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk.
Racisme systémique, marginalisation et exclusion
Les personnes d’ascendance africaine continuent de se heurter à d’immenses difficultés pour participer de manière significative aux affaires publiques dans de nombreux pays en raison du racisme systémique, de la marginalisation et de l’exclusion souvent enracinés dans les héritages de l’esclavage et du colonialisme.
« Les États doivent prendre des mesures fermes pour garantir la justice et la réparation dans ces cas, et mettre en place des mécanismes de contrôle renforcés et indépendants. Il est essentiel qu’ils examinent le rôle que jouent la discrimination raciale, les stéréotypes et les préjugés dans les processus d’application de la loi et de responsabilisation », a ajouté M. Türk.
Pour vaincre le racisme « systémique », le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) exhorte les États à accélérer leur action en faveur d’une participation significative, inclusive et sûre des personnes d’ascendance africaine à tous les aspects de la vie publique. « Un point de départ essentiel est que les États veillent à ce que les besoins, les expériences et l’expertise des personnes d’ascendance africaine soient au cœur de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques. « Rien sur eux sans eux », a souligné M. Türk.
Harcèlement qui n’épargne pas les acteurs de la société civile
Par ailleurs, le rapport déplore le fait que les abus, la discrimination, la surveillance, le harcèlement, l’intimidation, les arrestations et la violence à l’encontre des personnes d’ascendance africaine et des acteurs de la société civile d’ascendance africaine entravent leur participation significative dans les affaires publiques dans de nombreux pays.
Le Haut-Commissaire a également publié une note d’orientation à l’intention des États sur la mise en œuvre effective du droit de participer aux affaires publiques, dans laquelle il souligne la nécessité urgente d’une action ciblée de la part des États à cet égard. Il a ainsi appelé les États à mettre en place des approches juridiques, politiques et institutionnelles globales et multidimensionnelles, fondées sur des données probantes, pour démanteler le racisme systémique dans tous les domaines de la vie, y compris dans celui de l’application de la loi. Le rapport sera officiellement présenté le 5 octobre prochain au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies.