Comme à l’accoutumée, ce sont des milliers de pèlerins (venant de toutes les régions du Sénégal, des pays limitrophes et de la diaspora) qui viennent chaque année au village chérifien de Darou Salam, plus connu sous le nom de Sibicouroto Charifcounda ou palmiers de la constellation, pour la célébration du Gamou annuel. Cette cité religieuse doit son nom à la forêt de rôniers rabougris dans la commune de Bémet, à l’Ouest de Sédhiou.

En prélude de la célébration du Gamou annuel prévu le 10 mai prochain, le porte-parole de la famille, Chérif Bachir Aïdara, est revenu sur la création et la succession au khalifat de Sibicouroto. « Ce village a été créé en 1921 par Chérifsidou Al Jalil Aidara qui est décédé le 6 novembre en 1941. Après lui, c’est son fils ainé, Chérif Ibrahim, mon père, qui lui succède, de 1941 à 1975. Ensuite, ce fut Chérif Ismail, de 1975 à 1989 et c’est lui qui est l’initiateur de ce Gamou. Après Chérif Ismail, Chérif Cheikh Abdou Khadre, son grand frère et premier petit fils de Chérif SidouI Al Jalil deviendra Khalife de 1989 à 2010. Aujourd’hui, c’est Chérif Moulaye Aboubakr Aidara qui est le Khalife général », explique-t-il.

Un modèle de générosité

Interrogé sur l’existence d’un puits à Darou Salam, le guide religieux a apporté quelques explications. « C’est un des talibés de Chérif Sidou Aidara au nom de feu Yoro Sindian Badji qui s’est interrogé sur ce qu’il doit faire pour son marabout et qui restera pour toujours. Il a alors songé à creuser un puits pour les ablutions de son guide et autres. Ce puits a été réhabilité en 2023 par les petits fils de Yoro Badji.

Chérif Sidou Al Jalil était un modèle de générosité, a indiqué le porte-parole de la famille. « Il contribuait à l’effort collectif en donnant à l’époque, entre 1930 et 1940, des sommes d’argent au profit de la Croix rouge internationale et des victimes de guerre », a-t-il fait savoir.

Ndiaye Kébé BIAYE

(Correspondant à Kaolack)