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Cher Président, à qui profiterait le dialogue et l’amnistie dont vous parlez ? (par Aminata Linguére)

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Monsieur le Président,

Le 9 juillet 2023, suite à l’arrestation de Ousmane Sonko, le Procureur de la République, Abdoul Karim Diop, a énuméré les accusations suivantes contre le président du PASTEF :

  1. Incitation à l’insurrection
  2. Participation à une association de malfaiteurs
  3. Atteinte à la sûreté de l’État
  4. Complot contre l’autorité de l’État
  5. Actions visant à compromettre la sécurité publique et à provoquer des troubles politiques graves
  6. Participation à une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste
  7. Vol

Par la suite, le 31 juillet 2023, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Antoine Félix Diome, a annoncé la dissolution du PASTEF, justifiant cette décision par les appels répétés à l’insurrection de ce parti, entraînant des conséquences dramatiques, notamment des pertes en vies humaines et des actes de violence et de pillage de biens publics. Aujourd’hui, alors que le Sénégal est plongé dans une impasse, dont vous-même êtes en partie responsable en reportant l’élection présidentielle du 25 février, vous appelez à un dialogue et à une possibilité d’amnistie.

Quelles sont vos véritables motivations derrière ce revirement ? Craignez-vous une crise ? Vous -êtes rendu compte de vos erreurs tout simplement?

Monsieur le président, avec votre posture actuelle, vous semblez vouloir nous faire accepter plusieurs choses :

  1. Que vous avez enfreint la loi en reportant les élections pour éviter une crise institutionnelle que vous avez finalement provoquée.
  2. Que vous envisagez de faire adopter une loi d’amnistie pour permettre le retour de celui que vous accusiez de terrorisme, ainsi que la libération de tous les prisonniers des événements de 2021 et 2023.
  3. Pensez-vous que le dialogue pourrait nous aider à surmonter nos pertes et à tourner la page ?
  4. À qui profiterait ce dialogue ?

Ou bien, cher président :

  1. Reconnaissez-vous que les accusations portées par votre procureur étaient infondées ?
  2. Allez-vous reconnaître que la dissolution du PASTEF par votre ministre de l’Intérieur était une erreur ?
  3. Confirmez-vous que ce qui s’est passé depuis 2021 était une manœuvre pour éliminer un adversaire politique ?

Répondre à ces questions nous permettrait de mieux comprendre la situation et de savoir dans quelle direction vous menez le pays.

Toutefois, monsieur le président, il est encore possible de restaurer la démocratie en respectant la constitution, en préservant la séparation des pouvoirs et en favorisant la reprise du processus électoral.

Le 02 avril 2024, votre mandat finira. Le peuple sénégalais est mature et dispose d’assez de ressources humaines de qualité et choira librement son prochain président.

Comme vous l’avez si bien dit, vous n’êtes pas le seul ici. Respectueusement.

Aminata Linguère Walo Ndiaye

Grand Parti

Coalition Gakou 2024

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