Directrice générale de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), Zahra Iyane Thiam est préoccupée par la tension sociopolitique née du procès opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à la masseuse Adji Sarr. L’affaire a été renvoyée au 23 mai en audience spéciale par la Chambre criminelle. Mais les manifestations entre Dakar et Ziguinchor ont fait trois morts dont un policier, de nombreux blessés et des dégâts importants.
« Avoir la pleine mesure de la richesse de la paix »
S’exprimant en marge de la finale du Tournoi de NSFC Iyane, hier, au stade Alassane Djigo, l’ex ministre de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire lâche : « Quand un pays a le vent en poupe, ses citoyens doivent être conscients de ce qui se passe et cela revient à préserver notre unité, la renforcer mais, surtout, tout faire pour renforcer la paix et la stabilité. Et pour cela, le sport ne pouvait être meilleur exemple. Nous faisons un appel à l’exemple à nos compatriotes pour que nous ayons la pleine mesure de la richesse de la paix, de l’unité mais aussi la pleine mesure de la richesse de l’unité. Aujourd’hui, nous parlons de pétrole et de gaz au Sénégal. Or, notre première richesse, c’est la paix et nous devons tous la préserver. »
« Extraire tout ce qui est politique politicienne de l’essentiel »
Parlant spécifiquement du procès Sonko-Adji Sarr, la responsable APR à Sicap de poursuivre : « La responsabilité individuelle est que chacun puisse préserver cette stabilité et essaie de respecter les institutions. Ceux qui incarnent les institutions doivent aussi être irréprochables. Ce qui se passe est moins une question de procès. Ce qu’il faut souligner, c’est qu’un pays doit avoir des institutions fortes. C’est parce qu’on a des institutions fortes qu’on peut avoir la stabilité, la quiétude et, in fine, le développement. Maintenant, il nous faut, en tant qu’acteur politique, arriver à extraire tout ce qui est politique politicienne de l’essentiel. Aujourd’hui, ce que nous voyons tous les jours, c’est une confusion totale autour de ce procès et elle est alimentée par des positions politiques et partisanes. Or, ce n’est pas la première fois que nous jugeons des compatriotes. Ce n’est même pas juste pour tous ceux qui sont derrière les barreaux, pour tous ceux qui ont eu maille à partir avec la Justice, pour ceux qui sont condamnés qu’on ait ce genre de situation. Je pense qu’il nous faut, en toute responsabilité, sortir les actions partisanes de la justice et avoir une justice forte et droite dans ses bottes. »
Zahra Iyane Thiam insiste sur la confusion entretenue entre les faits juridiques et la manipulation politique qui se fait étant entendu que chaque citoyen a le droit de se faire justice à travers les institutions. « Lorsqu’une personne se sent lésée, elle a le droit d’aller en Justice et c’est ce que la plaignante a fait. La personne incriminée aussi a le droit de se défendre et je pense que la loi va certainement s’appliquer car nul n’est au dessus de la loi », a-t-elle signifié.