A quelques jours de la Tabaski, fêtée au Sénégal ces mercredi et jeudi, l’oignon commence à flamber alors que le marché est bien approvisionné. En conclave à Thiès avec les partenaires de Dhort, DRDR, ARM, ITA, ISRA, ANCAR, PROVAL, 60 producteurs des filières oignon et pomme de terre de la zone des Niayes avaient échangé sur les voies et moyens susceptibles de leur permettre de réguler le marché. Le directeur de l’exploitation de l’Agence de régulation des marchés (ARM), Babacar Sembène, a regretté une forte spéculation imposé par certains commerçants à quelques jours de la fête du mouton.
A Thiès, le sac d’oignon de 25 kg qui coûtait 8 000 FCfa est actuellement vendu à 15 000 FCfa. Selon Aly Ndiaye, président de la filière oignon dans la région et chargé de communication des producteurs au niveau national, la responsabilité de la hausse des prix incombe à l’Etat. Il estime qu’au moins 50 000 tonnes sont disponibles pour couvrir la fête de la Tabaski mais les autorités ont permis l’importation de 10 000 tonnes. « Cette situation cause des difficultés aux producteurs sénégalais. La hausse du prix de l’oignon est une faute de l’Etat. Les producteurs ont atteint l’autosuffisance en oignon, mais l’Etat n’a pas mis les conditions pour une bonne conservation de ces produits. Des chambres froides ont été construites à Diamniadio à coût de milliards mais elles ne sont malheureusement pas adéquates au type de chambres que nous voulons. C’est cette situation qui motive les spéculations des prix de l’oignon et de la pomme de terre », a-t-il analysé.
Par contre, des producteurs membres de la Société de coopératives agricoles de Niayem Potou (SOCOPA) et de l’Association des unions des groupements de producteurs de l’arrondissement de Sakal (UGPAS) pensent que cette hausse des prix est due à la rétention de l’oignon opérée par certains grands producteurs et commerçants. Et que l’importation de 10 000 tonnes par l’Etat du Sénégal est pour déjouer le « piège » des détaillants et des grossistes.
L’Obs