Candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février 2024, El Hadj Mamadou Diao dit Mame Boye Diao a donné quelques indices sur comment réformer la santé publique au Sénégal. Parrain, pour la deuxième fois, de la cérémonie de graduation des promotions 2019, 2020 et 2021 de l’Institut africain de santé moderne (IASMA), qui s’est tenue ce samedi 16 septembre au Grand théâtre national, le maire de Kolda a, en effet, surfé sur le thème développé par le directeur de la formation, Dr Mamadou Mbaye : « L’approche par compétence en sciences infirmière et obstétricale : enjeux et défis dans le renforcement du système de santé ». « Les questions de santé publique doivent interpeller tout le monde. Au Sénégal, cela mérite notre attention la plus sérieuse et notre engagement le plus résolu », a-t-il dit d’emblée.

Pour un relèvement du budget de la santé

Après avoir énuméré les obstacles dont l’absence de ressources humaines dans certaines régions ou les questions de financement et de prévention des maladies, l’ex directeur général de la Caisse des dépôts et de consignation (CDC) est convaincu de l’espoir d’un avenir meilleur. Pour commencer, il a plaidé pour qu’on relève le budget de la santé qui représente moins de 10 % du budget national. Car cette faiblesse a un impact sur la qualité des soins. Par exemple, 70 à 75 % des médicaments au Sénégal étant importés, Un autre défi à relever pour inverser la courbe et réduire les prix, a-t-il signalé. Par rapport à la prévention des maladies, comme le Paludisme qui est responsable de 18 % des décès chez les enfants de moins de 5 ans, il invite à continuer la sensibilisation et l’éducation – seuls 40 % ont accès à des informations sur VIH-Sida.

Réduire les temps d’attente de consultation spécialisée, électroniser les dossiers médicaux

Abordant la médecine traditionnelle, Mame Boye Diao appelle à s’inspirer de la Chine qui l’a intégrée dans son système de santé. « Il est important que des mécanismes soient définis par les scientifiques pour des validations des solutions qui sont proposées par ces praticiens et des mécanismes d’évaluation de leurs connaissances. Sinon, nous continuerons à subir le désordre qu’il y a dans cette publicité intempestive de ces personnes dont certaines ne peuvent apporter des solutions en matière de santé publique. Ce secteur doit donc être absorbé dans un processus novateur et scientifique « , a-t-il expliqué.

Le chantre de « Pour un Sénégal nouveau » tient à l’exploitation de la brèche de la Télémédecine ouverte par le président Macky Sall. ‘Nous devons avoir des projets qui permettent de réduire les temps d’attente de consultation spécialisée, de trois mois à deux semaines. Nous devons aussi électroniser les dossiers médicaux. Cela permettra d’avoir un système centralisé et réduire les erreurs médicales au minimum de 20 % », a-t-il préconisé non sans insister sur les innovations phares comme les applications. Une démarche entrepreneuriale proposée aux sortants de l’Institut africaine de santé moderne.

Pour terminer, Mame Boye Diao a salué les efforts faits par le pouvoir public notamment la construction d’hôpitaux modernes dans des régions où on pouvait penser que c’était un luxe. Il reste un effort de jonction entre ces établissements et les centres et postes de santé pour une approche plus homogénéisée de la politique de santé.