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RCA : l’insécurité alimentaire pourrait atteindre un des stades les plus graves d’ici août

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En raison de l’impact de la crise au Soudan en République centrafricaine (RCA), l’insécurité alimentaire devrait atteindre l’un de ses stades les plus graves d’ici le mois d’août si une réponse adéquate n’est pas apportée, ont alerté lundi les Nations Unies.

« La région nord de la RCA connaissait déjà une insécurité alimentaire aiguë, une situation qui devrait atteindre l’un de ses stades les plus graves d’ici le mois d’août si une réponse adéquate n’est pas apportée », a indiqué dans son dernier rapport de situation, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

En raison de l’insécurité qui règne le long de la frontière, le trafic entre le Soudan et la RCA a été fortement perturbé, ce qui a entraîné une forte augmentation du prix des produits de première nécessité.

Selon OCHA, le Soudan approvisionne plusieurs villes de la RCA, particulièrement Birao dans la Préfecture de la Vakaga et Ndélé dans la Préfecture de Bamingui-Bangoran. Pendant la saison des pluies qui dure d’avril à octobre, l’accès est très difficile et l’approvisionnement dépend largement du Soudan.

Pré-positionnement de stocks humanitaires

Pour certains produits, les prix ont doublé. Un sac de sucre de 50 kg, qui se vendait plus de 65 dollars (40.000 francs CFA) avant le conflit vaut le double (80.000 francs CFA) à Birao. Un petit bol de millet qui coûtait moins d’un dollar (500 francs CFA) vaut pratiquement deux dollars (1.000 francs CFA).

Selon l’Aperçu des besoins humanitaires pour 2023 publié en novembre 2022, environ 120.000 personnes ont besoin d’aide humanitaire et de protection dans le nord de la République centrafricaine.

Cette alerte d’OCHA intervient alors que les localités frontalières se trouvent généralement dans une région inondable. Et avec l’arrivée de la saison des pluies au courant de ce mois, l’accès sera très limité. La communauté humanitaire travaille donc d’arrache-pied pour assurer que les personnes en besoin reçoivent l’aide nécessaire en temps opportun, notamment en adaptant les dispositions logistiques.

En attendant, 4,6 tonnes de fret aérien d’urgence ont quitté la semaine dernière la capitale Bangui pour Birao afin d’intensifier la réponse humanitaire. Ce fret aérien d’urgence fait partie d’un plan de pré-positionnement des stocks que les acteurs humanitaires mettent en œuvre chaque année dans le nord de la RCA où l’accès est extrêmement limité pendant la saison des pluies qui commence à la fin du mois de mai.

Cette année, le processus a été accéléré pour répondre aux besoins humanitaires nés du conflit en cours au Soudan, et se poursuit par la route avec d’autres fournitures, y compris des vivres.

Sur le terrain, les mouvements de populations se poursuivent le long des frontières entre le Soudan et la RCA.

Appel éclair pour les réfugiés soudanais et les rapatriés centrafricains

Selon le dernier décompte effectué par l’ONU, environ 9.700 personnes, dont 3.400 rapatriés centrafricains ont préventivement traversé la frontière du Soudan et sont hébergées par des familles d’accueil ou installées dans des campements spontanés à Am-Dafock en RCA. Les femmes et les enfants constituent 98% de demandeurs d’asile et 87% de rapatriés, a détaillé OCHA.

Par ailleurs, la communauté humanitaire prépare un appel éclair de fonds d’urgence pour adapter la réponse. Cet appel couvrira les besoins de 50.000 personnes vulnérables à savoir les réfugiés, les rapatriés, les personnes déplacés internes et les communautés hôtes.

Celui-ci complète le Plan régional de réponse aux réfugiés (PRR) du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de 34,5 millions de dollars pour répondre pendant six mois aux besoins préliminaires de 25.000 personnes venant du Soudan, dont 15.000 rapatriés centrafricains.

À noter que les besoins humanitaires étaient déjà sévères en RCA avec 3,4 millions de personnes – 56% de la population – ayant besoin d’assistance et de protection. Le Plan de réponse humanitaire 2023 qui vise à assister 2,4 millions de centrafricains les plus vulnérables n’est financé qu’à 22%.

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