Jusque-là seul candidat au poste de président de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB), le sortant Me Babacar Ndiaye vient d’avoir un concurrent. Mamadou Keita dit Pathé, président de Guédiawaye BC et coordonnateur de la Convergence pour le renouveau du basketball sénégalais (CRBS), a officialisé ce jeudi matin sa candidature à l’élection du 27 mai prochain. Entretien.
Mamadou Keita, quel est le sentiment après avoir déposé votre dossier de candidature à la présidence de la FSBB ?
Je suis venu déposer des dossiers de candidature. Moi, pour la présidence, les autres, pour le Comité directeur de la Fédération. Certains sont absents et j’ai dû déposer pour eux. C’est important d’expliquer aussi les raisons qui avaient motivé notre refus de déposer nos dossiers avec le Comité électoral qui était mis en place par l’équipe sortante. On était conscients que les textes actuels n’étaient pas bons. Le premier communiqué du Comité électoral autonome (mis en place par le ministère des Sports et le CNOSS) nous a un peu donnés raison. Bien que nous jugeons toujours que ces textes ne sont bons puisque n’étant pas en conformité avec les lois de ce pays. D’abord, le processus utilisé pour modifier les textes a été vicié. L’Assemblée générale s’est déroulée au mois de juin 2021 avant qu’ils attendent jusqu’en 2022 pour transmettre les textes au ministère de l’Intérieur via le ministère des Sports. Ce qui est quand même une violation de l’arrêté. Ce qui les rend nul. On me parlera de vide juridique mais le délai de trois mois pour la transmission n’a pas été respecté. Les textes ne respectent pas aussi certains arrêtés du ministère des Sports. Comme le fait de faire voter les membres du Comité directeur. Cela n’existe nulle part. Lors des réformes, les clubs étaient au centre des décisions, mandatant ceux qui allaient voter. Cette équipe a été élue en 2015 sur le même principe. Je me rappelle bien, on avait empêché au président sortant, Baba Tandian, de voter, arguant qu’il n’avait pas de club. Ils ont été réélus sur la base de ces mêmes textes en 2019. Là encore, ils avaient empêché certains de se présenter, arguant qu’ils n’avaient pas de club. Après, en 2019, ils les changent. Mais cela n’a pas été fait de la meilleure des manières. Ils ont violé certains arrêtés dont le numéro 1259 du 31 août 1968 relatif aux Comités directeurs des groupements associatifs, l’arrêté numéro 1203 du 3 octobre 2006. En lisant ces arrêtés, vous saurez que beaucoup de gens ne peuvent pas être candidats. Dans la logique de 2015, on avait mis en place des textes consensuels validés par le Comité de normalisation, le mouvement associatif, le Comité olympique et la FIBA. Après, ils ont fait deux mandats et veulent en avoir un autre. Comme un crime n’est jamais parfait, ils l’ont mal fait. C’est ça le problème. Ces gens sont dans la manipulation. Là, je suis avec le président de Bignona BC. J’ai beaucoup de soutiens à Ziguinchor. Mais il (Me Babacar Ndiaye) dit que tous les clubs de Ziguinchor sont avec lui.
Sur quoi sera axé votre campagne ? N’avez-vous pas perdu du temps ?
Je suis secrétaire honoraire du Syndicat des inspecteurs du Trésor. J’ai été secrétaire général dudit Syndicat et j’ai fait le tour du Sénégal en moins de 20 jours, dans toutes les perceptions. Je ne me contenterai pas de mobiliser les présidents de Ligues ou de club, les convoquer dans une salle pour faire des offrandes et sortir dire que tel département est avec moi. J’irai dans tous les terrains de basket. Je l’ai fait à Ziguinchor, de Cabrousse à Vélingara. Je connais les problèmes des clubs, l’état des infrastructures, le niveau des techniciens. Pour former, il faut un bon formateur. C’est dommage qu’on n’utilise pas un référentiel commun pour la formation. Tout cela, ce sont des failles qu’il faudra corriger à l’avenir.
Me Babacar Ndiaye semble avoir conquis Guédiawaye, votre fief…
C’est de la manipulation. Je pouvais faire ça. Hier nuit, j’étais avec certains dirigeants de clubs de Guédiawaye. Babacar Ndiaye sait qu’il ne peut participer à ces élections. C’est pourquoi, il repousse les dates… Il a fait 8 ans, la sagesse voudrait qu’il organise les élections normalement et qu’on fasse en sorte que la famille du basket soit réunie. Les présidents de Fédération ont droit à tous les honneurs. Le président Dibocor Sène, on ne le voit pas dans le basket. Il pouvait être un président d’honneur. Pareil pour Baba Tandian. Le président Babacar Ndiaye sera un président d’honneur inchalla (s’il plait à Dieu) si je suis élu et il aura droit à tous les honneurs.
Que pouvez-vous nous dire sur le Comité électoral autonome installé à la place de celui de la Fédération ?
Le Comité électoral, installé par le ministère, est en train de faire son travail. Ils ont sorti un premier communiqué et on a eu foi en eux. Mais quand même, on a remarqué qu’ils n’ont pas parlé du délai de trois mois, imparti à la Fédération pour transmettre les textes au ministère de l’Intérieur sous couvert du ministère des Sports. Huit mois sont passés entretemps, ce qui constitue une violation du décret. Si le droit est appliqué rigoureusement, beaucoup de gens ne participeront pas à ces élections dont le président Babacar Ndiaye.
La CRBS a déposé combien de dossiers de candidatures ?
Nous avons déposé une dizaine de dossiers pour le Comité directeur. D’autres, qui sont nos soutiens, l’ont fait avant. Ils ne nous ont pas attendu mais ce sont soutiens sûrs. Les autres déposeront d’ici demain.
Qu’est-ce qui explique le dépôt tardif de votre candidature ? Pourquoi aujourd’hui (20 avril) ?
Babacar Ndiaye a été élu en 2015 et je fais partie de ceux qui le soutenaient avec mes propres moyens. S’il a connu la zone Sud, c’est grâce à moi. Il a été réélu en 2019. A l’époque, on avait quand même un Comité dont l’objectif n’était pas de le remplacer, mais de mettre en place quelque chose de consensuel avec les meilleures compétences à la tête du basket. N’ayant pas très tôt compris, il a, par des manœuvres, écarté certains, croyant qu’ils voulaient prendre sa place. De 2019 à maintenant, j’ai toujours parlé de violation de certains textes. Par exemple les Assemblées générales qui n’étaient pas organisées à temps, des rapports financiers non certifiés, la non présence de commissaires au compte, la qualité de l’organisation des championnats de D1 et D2… Si je ne me présente pas en 2023, on va dire que je parle pour rien. Donc, c’est le moment. Et il faut préciser que ma personne n’est pas importante, c’est une équipe qui a combattu et qui veut me porter à ce niveau de responsabilité. Ce qui se passera après, Dieu seul le sait.