Macky Sall s’est exprimé en longueur sur les violentes manifestations nées de la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme par la Chambre criminelle de Dakar pour corruption de la jeunesse, le 1er juin dernier. Le président de la République a d’entrée déploré l’attaque d’édifices publics et privés, de moyens de transports, consulats, écoles et universités ou encore de services vitaux comme l’eau et l’électricité et la cyberattaque de sites des autorités. Ce qui, à l »en croire, n’a rien à voir avec des manifestations politiques mais un « crime organisé ». Malgré tout, « l’Etat est resté debout face à une machination aux antipodes des valeurs démocratiques ». Une brèche pour se réjouir du professionnalisme des forces de défense et de sécurité qui ont pu réduire l’ampleur des dégâts. Le chef de l’Etat a promis de ne pas « transiger avec les fossoyeurs de la Nation, ce serait trahir mon sermon constitutionnel ».

S’adressant dans la même veine aux Forces vives, il déclare que « quand la paix et la sécurité sont menacées, il n’y a pas de neutralité possible ». Et d’appeler le gouvernement à recenser les familles des victimes.. Par ailleurs, pour le patron de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), l’heure du bilan viendra plus tard. En attendant, il invite la classe politique à abandonner les « postures populistes, nihilistes, extrémistes qui tentent de présenter le pays comme un désert sans loi ». Autrement, incite-t-il à bâtir sur des acquis posés par les prédécesseurs. Car la force du pays a été de trouver les moyens de panser les plaies. Ce qu’il fait depuis qu’il est à la tête, dans le respect des droits de l’homme. Pour lui, « le Sénégal de demain exige de nous une solidarité pour préserver l’unité de la Nation. Cela ne signifie pas une totale convergence des points de vue, une uniformisation des consciences… C’est celle qui poussera chaque individu à des comportements qui ne vont pas compromettre l’avenir, à faire une digue contre la Nation. »

Macky Sall dit aussi avoir entendu les aspirations de la jeunesse en matière de justice sociale, de meilleur cadre de vie, de création d’emplois. « Il nous faut repenser cette solidarité. Jamais la violence n’a permis à un pays de répondre aux aspirations de la population. Car cela provoque une démission morale, intellectuelle et citoyenne et pousse à une banalisation de la violence », a-t-il affirmé, convaincu que le Sénégal et l’Afrique ont besoin de se réarmer dans la production des savoirs et des savoir-faire.