Alors que la Libye se prépare à des élections plus tard cette année, la nouvelle dynamique de coopération entre les dirigeants libyens doit être soutenue, a déclaré mardi, au Conseil de sécurité, le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays.
« Il y a une nouvelle dynamique en Libye », a affirmé Abdoulaye Bathily, exhortant les autorités à répondre à l’attente de la population de pouvoir choisir de nouveaux dirigeants via les urnes et à tenir tous leurs engagements. « Tous les partenaires internationaux doivent soutenir l’élan actuel et parler d’une seule voix sur les questions libyennes ».
« Des consultations intensives ont eu lieu entre les acteurs de la sécurité. Les dirigeants institutionnels et politiques ont également pris des mesures pour faire avancer le processus politique », a-t-il ajouté, dans le cadre d’un exposé faisant le point des développements de ces derniers mois.
Situation tendue
Alors que la situation sécuritaire reste tendue, le cessez-le-feu continue de tenir et il y a eu des développements positifs concernant la coopération entre l’armée libyenne sous le contrôle du gouvernement internationalement reconnu et l’Armée nationale libyenne rivale, ainsi que sur le retrait des combattants étrangers et des mercenaires, a déclaré M. Bathily, qui dirige également la mission de l’ONU en Libye (MANUL).
Sur la question du retour des combattants étrangers et des mercenaires de Libye, le Représentant spécial s’est rendu au Tchad, au Niger et au Soudan pour discuter avec les dirigeants de la meilleure façon d’améliorer les conditions pour que cela se produise.
« Le retrait des combattants étrangers doit être mené de manière coordonnée, séquencée et synchronisée afin de garantir qu’ils ne deviennent pas une menace pour la sécurité de leur pays d’origine », a-t-il dit, ajoutant que le processus devrait également contribuer à lutter contre le terrorisme, l’extraction de l’or, le trafic d’êtres humains et de drogue et toutes les formes de criminalité affectant les zones frontalières.
Soulignant les progrès réalisés sur un certain nombre d’autres fronts, il a déclaré que la mobilisation active de tous ceux qui ont un intérêt direct dans l’avenir politique, y compris le Conseil présidentiel, le gouvernement, la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État, est essentielle pour parvenir à un consensus sur les questions politiques, les questions de sécurité ainsi que les questions relatives à la participation des femmes et des jeunes.
Restrictions relatives aux droits de l’homme
Au cours des derniers mois, l’espace civique a été davantage restreint et les opérations d’organisations de la société civile jugées illégales, a-t-il noté.
Soulignant les récents rapports sur les droits de l’homme recommandant de nouveaux efforts pour lutter contre l’impunité, il a exhorté les autorités libyennes à respecter leurs obligations, à garantir la reddition des comptes et à donner plus d’espace à l’action des organisations de la société civile.
S’agissant du processus électoral, il a déclaré qu’il offre une occasion unique de mobiliser l’ensemble du pays pour garantir des élections pacifiques, inclusives, libres et équitables.
Dans ce domaine, il a déclaré avoir été en contact avec les principaux dirigeants politiques libyens pour rechercher un terrain d’entente et les encourager à faire des compromis qui « ouvriront la voie aux élections ».
« Ils ont tous exprimé leur disponibilité à discuter des paramètres de l’organisation des élections », a-t-il dit, les appelant à traduire leur engagement en actions concrètes sur le terrain. « Cette action se poursuivra et s’intensifiera car les acteurs concernés devront négocier et s’entendre sur les questions les plus controversées concernant la tenue d’élections inclusives cette année ».
Plusieurs séries de consultations à Tripoli, Benghazi et Sebha, avec des Libyens représentant la société civile, des femmes, des jeunes et des partis politiques, ont amplifié leurs points de vue sur les élections et les demandes d’une plus grande inclusion, a déclaré M. Bathily.
« Il est vital pour le succès des élections que toutes les composantes de la société libyenne soient impliquées et fassent entendre leur voix, et que la campagne électorale soit l’occasion d’une compétition pacifique de visions et de programmes et non une occasion qui déclenche des discours de haine et de violence », a-t-il dit.
La MANUL a fourni une expertise technique pour la préparation des lois électorales, a-t-il déclaré, ajoutant que la Mission intensifiera ses efforts de médiation pour faire en sorte que les élections puissent se dérouler plus tard cette année.