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Niger : l’armée renverse le président Mohamed Bazoum

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À Niamey, ce 27 juillet 2023, l’état-major des armées a indiqué « souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité » ayant annoncé la veille avoir mis fin « au régime » du président du pays, Mohamed Bazoum. Ce dernier est retenu à la présidence, à Niamey, depuis mercredi matin. Ce jeudi, l’ONU, l’Union européenne ou la Russie réclament la libération du chef de l’État.

Le Commandement militaire des Forces armées nigériennes (FAN) a « décidé de souscrire à la déclaration des Forces de défense et de sécurité » putschistes, ce 27 juillet 2023. Des putschistes qui ont annoncé la veille avoir mis fin au régime du chef de l’État, Mohamed Bazoum.

Motifs invoqués dans le communiqué signé par le chef d’état-major, le Général de division Abdou Sidikou Issa : « Le souci de préserver l’intégrité physique du Président […], d’éviter une confrontation meurtrière entre les différentes Forces qui, au-delà de ces dernières, pourrait provoquer un bain de sang et entacher la sécurité de la population. »

Le texte affirme que « toute intervention militaire extérieure, de quelle provenance que ce soit, risquerait d’avoir des conséquences désastreuses et incontrôlables pour nos populations et le chaos pour notre pays ».

Nations Unies, Union européenne, Russie : ces dernières heures, ce jeudi, de nouvelles déclarations se sont multipliées pour appeler à la libération du président élu en 2021. « Je m’associe à l’Union africaine (UA) pour condamner ce qu’il s’est passé au Niger et recommander le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la libération du président Bazoum et sa famille », a ainsi réagi le président des Comores et patron en exercice de l’UA, Azali Assoumani, depuis la tribune du deuxième Sommet Russie-Afrique organisé à Saint-Pétersbourg.

« Le Niger est un partenaire essentiel de l’Union européenne au Sahel, sa déstabilisation ne servirait les intérêts de personne dans le pays, la région, et au-delà », a de son côté insisté Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de l’UE.

Une journée au ralenti

Ce jeudi matin, chez nos confrères de France 24, le ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou s’est exprimé, se présentant sur twitter comme le « chef par intérim du gouvernement ». Il évoque une « tentative de coup d’État ».

À Niamey, la journée a commencé au ralenti, sous la pluie. Quelques rassemblements ont été signalés. Dans les casernes, pas de mouvement particulier pour l’instant.

La situation est calme et la population suspendue à l’évolution de la situation. Dans la capitale, les rues se sont vidées après la déclaration des militaires.

L’annonce du coup d’État et de la création du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) est survenue dans la nuit du 26 au 27 juillet, dans une allocution téléviséeSur les dix personnalités présentes sur les images, on a reconnu deux généraux, à savoir le patron des forces spéciales (COS), le général Barmou Batoure et le chef d’état-major adjoint de l’armée de terre, le général Toumba. Présents également, des représentants d’autres corps de l’armée nigérienne (le haut commandant de la garde nationale) un peu comme si les militaires voulaient montrer que, finalement, ils se sont entendus. Un grand absent cependant, le général Abdourahmane Tchiani, le patron de la Garde présidentielle.

Il pourrait prendre la tête du CNSP. Un autre nom circule, celui du général Salifou Mody, ancien chef d’état major des armées nigériennes. Après une visite officielle au Mali alors qu’il occupait ce poste, il a été quelque temps après relevé et nommé ambassadeur du Niger aux Emirats Arabes Unis en juin dernier. Il n’avait pas rejoint son poste.

Ce mercredi a été une journée d’intenses tractations. Le général Abdourahmane Tchiani, considéré comme étant à l’origine de ce coup de force, après avoir mis en résidence surveillée le président Bazoum, a eu du mal à rallier les autres corps de l’armée à la tentative de putsch. La garde nationale a d’abord répondu « non » et selon nos informations, dans la foulée, la gendarmerie nationale du Niger a également refusé de le suivre. La situation s’est même tendue à un moment avec des menaces d’intervention musclée… D’intenses négociations ont finalement permis d’aboutir à un accord et au texte lu dans la soirée.

Rfi

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