Après Cristiano Ronaldo (Al Nasr) la saison passée, l’Arabie Saoudite a réussi à décrocher Karim Benzema (Al-Ittihad), le dernier Ballon d’or France Football, et une horde de joueurs de classe mondiale qui ont encore de beaux restes. Et cela n’est pas prêt de s’arrêter. Pour Me Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), plus qu’un épiphénomène, ce transfert massif est une « transition du centre de gravité du football mondial ». « Ou bien un partage entre l’Europe et un autre continent. Auparavant, il y a eu le phénomène au Qatar, en Chine ou même en Amérique du Nord qui attire toujours des joueurs comme Lionel Messi (Inter Miami) ».

Selon le président de la Zone UFOA A, réélu par acclamation en marge de l’Assemblée générale de la CAF à Abidjan, en Côte d’Ivoire, il y a une sorte de changement de paradigme dans le football. « L’Europe était le noyau, le cœur du football mais c’est entrain de changer. La raison est simple, beaucoup de pays asiatiques qui venaient acheter des clubs en Europe se sont dit ‘autant garder nos fonds et faire venir les joueurs chez nous en payer ce qu’il faut pour que nos clubs soient plus forts’. Il ne faut donc pas s’étonner qu’avec ces grosses pointures qui sont entrain de déserter l’Europe pour l’Asie, que la prochaine Coupe du monde des clubs soit gagnée par une équipe asiatique », a-t-il développé.

Me Senghor est convaincu que même au Sénégal, le regard va changer. « Quand nos joueurs partaient à l’époque, de manière isolée, dans ces championnats asiatiques, souvent, on les oubliait. Mais ce qui est clair, aujourd’hui, est que le prochain championnat saoudien sera l’un des plus suivis dans le monde, des plus relevés. Ce ne sont pas des joueurs qui y vont pour la retraite. Il y a de jeunes joueurs comme Stephan Savic, Marcelo Brozovic; à côté de Edouard Mendy, Ngolo Kanté, Kalidou Koulibaly, Benzema… », a-t-il laissé entendre.