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Droits de l’homme au Tchad : soupçons d’un «renfermement» des autorités

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Au Tchad, Makaïla Nguebla, ancien blogueur critique des autorités, devenu conseiller aux droits de l’homme à la présidence, vient d’être écarté de ce poste qu’il avait accepté à son retour d’une quinzaine d’années d’exil, fin 2021. « Ce que je déplore, ce sont les dérives qui risqueraient de nous amener vers une radicalisation, un rétrécissement de l’espace civique et politique », réagit-il.

Au Tchad, il était un des symboles de l’ouverture promise par les autorités de la transition, mais s’inquiète désormais du rétrécissement de l’espace civique à l’approche des élections : l’ancien blogueur, critique des autorités, Makaïla Nguebla, vient d’être écarté du poste de conseiller aux droits de l’homme à la présidence, qu’il avait accepté à son retour d’une quinzaine d’années d’exil fin 2021. Au-delà de son cas personnel, on assiste selon lui à un « renfermement » des autorités autour des caciques du régime Déby.

« C’est une évidence parce que c’est un renfermement, parce que nous constatons que l’ouverture qui a été annoncée par le chef d’État à la prise du pouvoir risquerait d’être remise en cause, affirme-t-il au micro de François Mazet. Il a tendu la main à toute l’opposition, à la diaspora, à nous autres qui sommes rentrés pour cette transition. Aujourd’hui, on a l’impression que, en nous écartant, ils sont en train de s’enfermer sur eux-mêmes et de vouloir quand même éviter que des personnes gênantes puissent être incluses dans cette transition ».

« On a l’impression qu’on s’éloigne de la volonté de pacifier le Tchad »

Il poursuit : « On a l’impression que, au regard des actes qu’on est en train de poser, on s’éloigne effectivement de la volonté de pacifier le Tchad. Ce que je déplore, ce sont les dérives qui risqueraient de nous amener vers une radicalisation, un rétrécissement de l’espace civique et politique. Il faut absolument qu’on évite cela. Parce que, effectivement, la société civile et l’opposition démocratique réclament un espace plus épanoui, donc de s’exprimer en termes de mobilisation, de manifestations. Et j’ai peur que le pouvoir risquerait effectivement de s’enfermer. Et j’ai peur également que l’opinion publique tchadienne risquerait une fois de plus de se retrouver dans la rue. »

Rfi

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