You are currently viewing Dakar Summit – « La Charte du sport permet une évolution vers la modernisation » (Blaise Diagne)

Dakar Summit – « La Charte du sport permet une évolution vers la modernisation » (Blaise Diagne)

  • Auteur/autrice de la publication :

Lors d’un panel organisé en marge du Dakar Summit, à la salle de Dakar Arena, le doyen Blaise Diagne a abordé le cadre institutionnel et juridique de l’économie du sport au Sénégal. D’après le chargé de l’audit interne au sein de la Fédération sénégalaise de football (FSF), contrairement aux idées reçues, la « Charte du sport est une charte très ouverte et permet une évolution vers la modernisation ».

« Il y a quelques petites choses qui sont énumérées mais comme il n’y a pas de fermeture, c’est ouvert. Par exemple, le football professionnel n’était pas prévu. Mais le législateur a prévu qu’on le fasse en obtenant l’autorisation de l’Etat. L’Etat avait défini trois formes de pratique (éducation physique et sportive, sport récréatif et de masse, sport de haute compétition) et huit principes (démocratisation du sport, liberté d’association, identité culturelle, pluridisciplinarité, cogestion, décentralisation, amateurisme, protection des pratiquants). Mais il fallait des structures d’encadrement. L’Etat a ainsi pris comme socle l’Association qui peut se retrouver sous plusieurs formes comme la Fédération. Même la FIFA est une association. Malheureusement, les gens ne vont pas au fond des choses. Avant 2024, on n’était pas obligé d’avoir des rapports financiers sauf pour les grandes structures comme la FSF. Avant « Sénégal 92 » (CAN de football organisée au Sénégal), on utilisait simplement des tableaux. A la FSF, on a sorti des états financiers et autres. Maintenant, tout cela va changer puisque les ASC sont considérées comme des entités à but non lucratif. Le Sénégal a signé le 22 décembre 2022 l’acte uniforme de l’OHADA relatif au système comptable des entités à but non lucratif. Cela veut dire, une obligation de tenir une comptabilité en Sycebnil ; sortir des états financiers chaque année ; à partir de 100 millions FCfa, il faut avoir un commissaire au compte inscrit à l’ONECA comme des sociétés commerciales », a argumenté l’ex président de l’US Ouakam.

La Charte du sport est sortie le 25 mai 1984. Pour M. Diagne, l’Etat du Sénégal avait vu la nécessité d’encadrer le secteur du sport. « Par la suite, cela a pris de l’importance dans l’économie du pays parce que cela concerne l’ensemble des sports, la branche de l’économie qui étudie l’incidence du sport amateur et pro sur l’ensemble de l’économie y compris le merchandising, l’ensemble des infrastructures sportives. Même le bénévole compte dans une économie. Qui parle économie parle de marché. Dans un marché, il faut de la production, la distribution, la consommation et une régulation. Le sport a tout cela. Nous consommons tous de la pratique sportive, de l’éducation physique, achetons des articles de sports, alors à des spectacles (physique ou média). Le pari sportif et le coaching hors cycle scolaire sont concernés. Qui sont les intervenants ? Au Sénégal, il y en a beaucoup (Etat, Fédération et démembrements, clubs, joueurs, techniciens, sponsors, médias, équipementiers, stadiers, bénévoles, supporters, sociétés de spectacle, sociétés de construction et d’entretien…) », a développé celui qui co-animait le panel avec Me Moustapha Kamara, avocat au barreau de Marseille et co-fondateur Master en droit du sport.

« L’économie du sport au Sénégal suit la tendance mondiale grâce aux Fédérations »

Comment dès lors financer le sport en se basant sur la Charte du sport ? « Il est financé par le budget de l’Etat et de ses collectivités, les contributions volontaires, les ressources propres aux associations, les recettes des activités, le fonds d’aide. Ici, la notion de ressource propre aux associations permet de régler ce problème. Les ASC pouvant faire du business, puisque ce n’est pas interdit, peuvent voire leurs ressources évoluer très rapidement. Même si on respecte le cadre institutionnel du sport qui n’a pas encore été modifié, les ressources de financement peuvent venir de divers horizons. L’Etat finance à 75 % de façon directe ou indirecte à travers les infrastructures et autres, puis les instances comme la FIFA, la CAF, les sponsors privés, mécènes et entreprises à travers leur RSE, sponsoring et mécénat… Pour le sponsoring, il faut qu’il y ait un contrat commercial. L’Association peut contracter avec un sponsor et faire du win-win », a-t-il poursuivi.

Le panéliste constate qu’il n’y a pas eu de nouveaux textes jusqu’en 2005 et ce n’était pas des décrets. C’était pour revenir sur la DTN, les centres de formation, la délégation de pouvoir. « Il y a un projet de révision de la Charte du sport. En attendant, l’économie du sport au Sénégal suit la tendance mondiale grâce aux Fédérations qui appliquent les textes des structures comme la FIFA, la CAF », a-t-il fait comprendre.

Laisser un commentaire