Dans quelques heures, Macky Sall va désigner le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar pour la Présidentielle de février 2024. Mais, pour L’Obs, les dégâts sont déjà là et son autorité sera encore défiée.

La discipline a quitté la famille de l’Alliance pour la République (APR) depuis que le processus a été lancé. Après les déclarations, les actions se multiplient sur le terrain pour asseoir une base. Mieux, certains candidats déclarés sont dans l’anticipation et démarchent les élus (maires et députés) pour assurer leur parrainage. Une situation d’indiscipline qui s’explique par le constat de fin de règne de Macky Sall et les limites de son pouvoir depuis qu’il a déclaré ne pas se présenter au prochain scrutin.

Pour Alassane Ndao, docteur en Sciences politiques et enseignant chercheur à l’Université Gaston Berger (UGB), « les gens espèrent moins de sa générosité parce qu’à cinq moins d’une élection, ils peuvent souffrir pour obtenir ce qu’ils veulent. Donc les responsables n’ont plus rien à perdre. » D’où les trois options : la loyauté, la prise de parole ou la sortie du bloc. Il estime que les gens vont faire des calculs en tenant compte de l’érosion du leadership du patron de Benno.