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Célébration de la passion du Christ: Jésus s’humilie pour nous sauver

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«Il est mort pour nos péchés et pour ceux du monde entier, mais sa résurrection nous assure que ce chemin ne mène pas à la défaite». C’est ce qu’a rappelé ce Vendredi Saint 7 avril, le cardinal Raniero Cantalamessa. Dans son homélie, à l’occasion de la célébration de la Passion du Seigneur, le prédicateur de la Maison pontificale est revenu sur l’humilité de Dieu, le sacrifice de Jésus et la repentance.

L’Église célèbre en ce jour la mort du Fils de Dieu sur la croix, comme depuis deux mille ans. À chaque messe, après la consécration, elle proclame: «Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire!». Il s’agit là «d’une autre mort de Dieu que l’on proclame depuis un siècle et demi dans notre monde occidental sécularisé» a dit le cardinal Cantalamessa, ajoutant que lorsque dans le domaine de la culture, on parle de la «mort de Dieu», il est question de cette mort – idéologique et non historique – . En effet, certains théologiens, ne voulant pas être en retard sur leur temps, se sont empressés d’en faire une théologie: «La théologie de la mort de Dieu», a souligné le cardinal lors de cette célébration présidée par le Pape François en la basilique Saint-Pierre.

«Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font»

Cette prière de Jésus souffrant sur la croix «n’a pas été prononcée seulement pour ceux qui étaient présents ce jour-là sur le Calvaire!», a déclaré le prédicateur exhortant dans son homélie à ne pas porter de jugement sur «la personne, que seul Dieu le créateur connaît». En revanche, a-t-il souligné, «nous pouvons et devons juger de la suite donnée à sa proclamation, qui a été déclinée de la manière la plus diverse, et sous les noms les plus divers, jusqu’à devenir une mode, une atmosphère qui se respire dans les cercles intellectuels de l’Occident « post-moderne »». Ces déclinaisons ont pour dénominateur commun «le relativisme total dans tous les domaines»: éthique, langage, philosophie, art et religion. «Rien n’est plus solide; tout est liquide, voire vaporeux. Au temps du romantisme, on se complaisait dans la mélancolie, aujourd’hui dans le nihilisme», a noté le cardinal cappucin.

«Un mythe étiologique pour expliquer le mal dans le monde»

En tant que croyants, a poursuivi le prélat, «il est de notre devoir de montrer ce qui se cache derrière, ou sous, cette proclamation», à savoir «la lueur d’une flamme ancienne, l’éruption soudaine d’un volcan qui ne s’est jamais éteint depuis le début du monde». Le drame humain a eu lui aussi son «prologue au ciel», dans cet «esprit de négation» qui n’a pas accepté d’exister dans la grâce d’un autre, a affirmé le prédicateur de la Maison pontificale. Depuis, «il ne fait que recruter des partisans à sa cause, au premier rang desquels les naïfs Adam et Eve»: «Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal».

Le cardinal a expliqué que cela ne semble que pour l’homme moderne, «un mythe étiologique pour expliquer le mal dans le monde. Et – dans le sens positif que l’on donne aujourd’hui au mythe – c’est effectivement le cas!», a-t-il noté. Mais «l’histoire, la littérature et notre propre expérience nous disent que derrière ce «mythe» se cache une vérité transcendante qu’aucun récit historique ou raisonnement philosophique ne pourrait nous transmettre».

Dieu s’humilie pour nous sauver

Dieu dans sa bonté et sa miséricorde, connaissant notre orgueil, est venu «à notre aide en s’humiliant, lui le premier, devant nous», a rappellé le prélat, précisant également que les hommes sont responsables de la mort de Jésus: «c’est vrai, frères et sœurs: c’est nous – vous et moi – qui avons tué Jésus de Nazareth. Il est mort pour nos péchés et pour ceux du monde entier (Jn 2,2)!». Mais, a-t-il ajouté, «sa résurrection nous assure que ce chemin ne mène pas à la défaite»: «grâce à notre repentance, il mène à cette apothéose de la vie cherchée en vain ailleurs». Tout ceci est abordé dans la liturgie du Vendredi Saint, «non pas pour convaincre les athées que Dieu n’est pas mort!», a affirmé le cardinal.

Les personnes athées

Le prélat a ensuite relevé que les plus célèbres des athées l’ont découvert d’eux-mêmes, au moment où ils «ont fermé les yeux à la lumière – mieux aux ténèbres – de ce monde». Quant à «ceux d’entre eux qui sont encore en vie, les convaincre», a-t-il estimé, nécessite bien d’autres moyens que «les paroles d’un vieux prédicateur». Des moyens selon lui, que le Seigneur ne manquera pas de fournir à ceux dont le cœur est ouvert à la vérité. Le cardinal Cantalamessa y voit dans cet aspect, un objectif, celui «d’empêcher les croyants, qui sait, peut-être, a-t-il ajouté, juste quelques étudiants universitaires – de se laisser entraîner dans ce tourbillon de nihilisme qui est le véritable « trou noir »» de l’univers spirituel.

Au terme de son homélie, le cardinal Cantalamessa a invité les chrétiens à continuer à dire, avec gratitude et conviction, «les paroles que nous proclamons à chaque messe»: «Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus! Nous proclamons ta Résurrection! Nous attendons ta venue dans la gloire!».

Vatican.va

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