La campagne de commercialisation de l’arachide a démarré depuis le 30 novembre au niveau national. Mais dans le bassin arachidier, ce n’est pas le grand rush au niveau des points de collecte, endroits désertés par les agriculteurs, qui ont fustigé leur mode de fonctionnement actuel. « À l’état actuel, les points de collectes d’arachide n’ont plus leur raison d’être parce que c’était le CENIA qui se réunissait solennellement à chaque début de campagne arachidière pour discuter sur les différents points de collectes d’arachide à travers le pays en accord avec les huiliers », a expliqué Cheikh Tidiane Cissé, secrétaire général des agriculteurs du bassin arachidier.

Or, actuellement, partout au Sénégal, des achats itinérants se font. « Des acheteurs passent de village en village avec des camions et achètent des graines jusqu’à avoir la quantité voulue avant de l’emmener au niveau de leurs points de stockage. Aucun agriculteur ne fréquente les points de collecte », a-t-il démontré devant les journalistes à Nganda, dans la région de Kaffrine.

Pour le porte-parole des agriculteurs, cette situation a des causes bien expliquées. « Dans ces points de collecte, les opérateurs ne payaient pas l’arachide au comptant. C’était une vente à crédit qui était payée deux ou trois semaines après. Les paysans ne vont plus accepter cette façon de faire », a-t-il averti.

Par ailleurs, le secrétaire général des cadres de concertation des acteurs agricoles a évoqué le prix du kilogramme d’arachide fixé à 280 FCfa au cours de la campagne de commercialisation 2023-2024. « Les paysans préfèrent vendre leurs arachides dans les marchés où le prix dépasse largement celui fixé par l’État », a-t-il conclu.

Ndiaye Kébé BIAYE

Correspondant à Kaolack