Le maire de Dakar a réagi ce jeudi au communiqué de Yewwi Askan Wi qui semble signer le divorce avec Taxawu Sénégal. Barthélémy Dias a dénoncé une « volonté manifeste de diaboliser » Taxawu, son leader Khalifa Sall et certains responsables. A l’en croire, ce n’est pas parce que Khalifa Sall est un homme pondéré, posé, qu’ils vont accepter qu’on se moque d’eux.

Revenant sur la « goûte de trop », la reprise de l’élection du bureau municipal pour faire respecter la parité, l’ex maire de Mermoz-Sacré-Cœur a dévoilé que la première mouture, trouvée après un consensus. Où le premier adjoint au maire était une femme militante de Pastef, le deuxième vient du FSD/BJ de Cheikh Bamba Dièye, la troisième est de Pastef, le quatrième du PUR, le 5e de Taxawu, le sixième de Pastef, le septième est du PUR, le huitième est du Grand parti… « Il y a une différence entre éviction et bouderie. Le bureau municipal de la Ville de Dakar, ce n’est pas un jardin d’enfants. Pareil pour le conseil municipal. Deux membres de Pastef, Carmline Cassoko et Moctar Mogassouba, ont décliné. Pourquoi ? Il faut aller leur demander. Nous respectons leur posture. Une fois l’élection derrière nous, il n’y a plus de partis politiques. C’est pourquoi  nous avons invité Mouhamadou Diop de Wallu à venir intégrer le bureau de la Ville de Dakar. Nous sommes là pour servir le peuple de Dakar, dans l’unité, dans la solidarité mais aussi dans la responsabilité », a dit Dias fils.

« Les traitres, ce sont… »

Pour lui, ce n’est pas parce qu’on est dans une situation difficile, une injustice que Khalifa Sall a vécue bien avant Ousmane Sonko, qu’on fait dans la calomnie en s’en prenant à toutes les personnes qui ne sont pas prêtes à se soumettre, à oublier leurs ambitions. Et de révéler : « Un traitre, c’est celui avec lequel vous vous êtes battus, vous avez cheminé, vous vous êtes sacrifiés, qui a même dit au peuple sénégalais qu’il fera tout que vous soyez candidat à l’élection présidentielle de 2024, il l’a même inscrit dans sa Charte, celle de Yewwi Askan Wi ; et, subitement, cette personne change d’avis. A l’Assemblée nationale pour voter la loi de la réhabilitation de Khalifa Sall et Karim Wade, ces gens qui se disent être nos alliés alors qu’ils sont les traitres, décident d’introduire un recours pour que Monsieur Khalifa Sall ne soit pas candidat. Pire, ils ont tous boudé la séance du vote. Parce qu’ils viennent de découvrir l’injustice du monde politique. Ce qu’on a dit hier, on le répète aujourd’hui : nous ne croyons pas à l’affaire Sweet Beauty, considérant que c’est de l’injustice. Pareil pour le dossier du PRODAC. Nous considérons aussi qu’en 2023, la démocratie aurait dépassé le stade de rester là à dissoudre un parti politique. Mais je rappelle qu’un parti politique est soumis à des lois et à des règles. La conquête du pouvoir se fait exclusivement par la voie électorale. Ceux qui ont voulu choisir l’autre voie n’auront pas de résultat. Le Sénégal a été, est et restera une République. Ces gens doivent savoir une chose : la situation qu’ils vivent actuellement, nous l’avons vécue avant. Et dans la dignité, la sérénité et la lucidité. »

Le locataire et le propriétaire de la maison

Barthélémy Dias estime que la coalition Taxawu Sénégal n’est pas obnubilée par une élection mais trouve que leur mise à l’écart, pour des raisons politiques, a contribué à l’émancipation de Pastef. Et c’est malhonnête de ne pas le reconnaitre, a-t-il affirmé non sans préciser que Khalifa Sall n’est pas l’ennemi de Pastef.

S’adressant à Yewwi Askan Wi, il scinde par les « uns, les autres et les etcetera ». Une manière de dire que l’essentiel est qu’aucune décision ne peut se prendre sans consensus, et à la conférence des leaders. « Ousmane Sonko étant incarcéré, Khalifa Sall étant hors du pays, Serigne Mansour Sy Djamil étant injoignable, comment peut-on sortir un communiqué pour écarter Taxawu », se demande-t-il, convaincu qu’un locataire ne peut chasser le propriétaire de la maison.