Située dans le département de Bignona et ceinturée par plusieurs îles, Kafountine reste encore le point de départ de plusieurs migrants vers l’Europe. Plus de 300 candidats qui ont pris la direction des îles Canaries, à travers trois embarcations, sont portés disparus. L’enfant de Malick Diouf fait partie des victimes. « Je ne pouvais pas le dissuader. Tout ce qu’il m’a dit c’est : ‘Papa, nous n’avons plus d’espoir et l’Europe, c’est notre seul refuge' », a-t-il raconté sur les colonnes de Libération.
« L’émigration clandestine a refait surface dans notre localité », constate Mamadou Diabang, constatant que des jeunes venus du nord du pays, de la Gambie, de la Guinée Bissau viennent pour rallier le vieux continent. Il explique ce phénomène par le fait que ces derniers ont perdu espoir, qu’il n’y a aucune usine pour les fixer sur leurs terres. Les départs sont enregistrés aux mois de juin et juillet et chacun d’entre eux remet aux convoyeurs près de deux millions FCfa, explique le pêcheur Alioune Diop.
Pour le maire de Kafountine, David Diatta, l’Etat a une grande part de responsabilité puisque ne faisant rien pour accompagner les migrants de retour ni ne développe des initiatives pour freiner l’émigration. L’année dernière, en cette même période, 15 jeunes avaient perdu la vie. Aujourd’hui, il se pose dans sa commune un réel problème d’insécurité avec des jeunes qui ont fini de l’envahir et qui viennent de la sous-région.