Le Monde a rédigé un article autour du suspense sur l’intention de briguer un troisième mandat prêtée au président du Sénégal en février 2024. Macky Sall a promis de mettre fin au suspense après la Tabaski (29 juin). Mais l’annonce a finalement été repoussée début juillet. « On dit que le matin il se lève en étant convaincu d’y aller, le soir il se couche en voulant y renoncer », raille un opposant. Désormais, son choix serait arrêté. Seule une poignée de proches, dont son épouse et un conseiller qui ne figure pas dans le protocole, connaîtrait sa décision d’après le journal français.
Ce secret savamment préservé a également une finalité politique. Celle de maintenir son camp en ordre de bataille. « Le silence crée une qualité d’écoute, philosophe un collaborateur au palais. Si le président avait annoncé qu’il ne se représenterait pas, plus personne n’aurait travaillé dans sa famille politique. Cela aurait bloqué le pays et nous aurait maintenus dans un état de campagne permanente. » Un renoncement du chef d’Etat pourrait lancer une guerre fratricide. Déjà, les appétits s’aiguisent en coulisses. Et les coups pleuvent.
« A l’APR [Alliance pour la République], le consensus est que Macky Sall est notre candidat. C’est le seul à avoir l’expertise nécessaire. Mais il y a des lâches qui tentent d’alimenter l’idée d’une alternative au sein de notre camp. Ils seront traités comme il le faut », menace Mame Mbaye Niang, ministre du tourisme et proche du président.