Chef du corps du bataillon de la musique principale des Forces armées, le commandant Ibrahima Chimère Barro a été écroué vendredi passé en même temps que ses présumés complices. Pris en flagrant délit dans l’affaire du milliard en billets noirs saisi par la brigade de recherches de Keur Massar, selon Libération, il a renoncé au droit de se faire auditionner sans la présence de son avocat.
Les enquêteurs avaient reçu un renseignement faisant état d’un vaste réseau qui cherchait à trouver un technicien capable de « laver » 1 milliard FCfa en billets noirs. Grâce au travail d’un agent inflirté, le commandant a été interpellé le 19 avril, à 19h, dans un appartement situé à Keur Massar, en même temps que Hubert Asogba, technicien en audiovisuel, Mamadou Fatou Ndiaye, agent de PosteFinances, et Mbacké Sow Ndiaye, étudiant. D’entrée, il déclare avoir reçu le sac d’un certain Serigne Mbaye de Touba au mois de janvier. Et qu’il devait le garder dans l’attente de ses instructions. Seulement, il perd tout contact avec ce dernier. Il ouvre le colis un mois plus tard et rend compte qu’il s’agit de billets noirs. En avril, il rencontre un monsieur qui lui parle de cette histoire et lui remet le numéro Free d’un gars qui pouvait l’aider à laver les billets noirs. Celui-ci lui réclame 3,8 millions FCFA. N’ayant pas la somme, on lui propose un partage égal. C’est par la suite que Hubert Asogba lui a dit qu’il avait un ami qui souhaiterait s’en occuper. Ils ont été tous surpris dans le lieu de rendez-vous.
Le commandant Barro dit lui-même ne pas comprendre comment il en est arrivé là. Il regrette amèrement et tente de le justifier par une situation financière difficile. À la suite d’une information judiciaire ouverte par le parquet, ils ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal de Pikine-Guédiawaye pour association de malfaiteurs, contrefaçon et fabrication en bande organisée de signes monétaires ayant cours légal.