La natation sénégalaise a terminé avec une moisson de trois médailles de bronze aux 13e Jeux africains. Rentré bredouille en 2019, au Maroc, le pays de la Teranga n’avait fait pareille performance depuis… 2007. Ce qui pousse Thierno Diouf, directeur technique national, à espérer meilleur rendement aux championnats d’Afrique prévus au mois de mai en Angola.
La journée n’a pas été des meilleures pour le Sénégal. quelles sont vos impressions ?
Pour moi, c’est une journée plus ou moins bonne dans la mesure où le Sénégal a participé à plusieurs finales. Dès l’instant que vous participez à une finale au niveau de la natation africaine, c’est déjà un grand pas en avant. Parce que seuls 8 nageurs parviennent à se qualifier parmi une vingtaine de pays inscrits parfois. Cela a été le cas dans deux des trois épreuves. D’autant qu’il y a nettement supérieur de l’Afrique, de l’Egypte et de parfois l’Algérie. C’est la raison pour laquelle on doit continuer à se tester par rapport au relais 4x100m 4 nages. La sixième place est assez confortable. D’autant plus que dans 45 jours, il y aura les championnats d’Afrique en Angola. On va prendre note pour se préparer en conséquence. Il ne faut oublier aussi qu’on a juste amené quatre nageurs garçons. Cela a été une difficulté majeur du relais. Parce que quand on se qualifie, généralement dans l’après-midi, les autres nations se renforcent par deux autres nageurs frais. Or, notre délégation est composée de seulement 4 nageurs qui ont fait tout le relais. Donc, s’ils se qualifient en finale, c’est déjà un aspect très important. La sixième place est assez satisfaisante vu le niveau et les conditions dans lesquelles on est venu à Accra.
Comment allez-vous d’ici aux championnats d’Afrique alors que beaucoup de nageurs vont rentrer aux USA ?
Tout de suite après la compétition, Matthieu Ousmane Seye et Oumy Diop vont rentrer aux Etats-Unis. Le temps presse parce qu’ils ont leurs études universitaires à poursuivre. Ils ont des permissions. De plus, Matthieu doit compétir le 15 mars en France. Ils vont continuer la préparation pour les championnats d’Afrique. Malheureusement, Adama Niane est gênée par la panne, depuis très longtemps, de la piscine olympique nationale (Point E, Dakar). Cet aspect a beaucoup joué sur son niveau. Physiquement, il ne tient sur les 25 derniers mètres. C’est lié à un manque de condition parce qu’il a fait la préparation sur des bassins de moins de 15 à 25 et non de 50 mètres. La piscine constitue un frein au développement de la natation sénégalaise d’autant que nos nageurs ne peuvent s’y entraîner un mois ferme sans qu’il y ait des pannes. Cela joue sur nos performances.
De façon globale, qu’est-ce qu’on retient de la participation du Sénégal à ces Jeux ?
Je trouve que le bilan est satisfaisant. En 2019, au Maroc, on est rentré bredouille. Si j’ai bonne mémoire, c’est en 2007 qu’on a avait obtenu trois médailles dans une compétition similaire. Si on remet ça en 2023, je pense que c’est quelque chose d’extrêmement important. La barre a été très haut parce que c’est une année olympique et beaucoup de nageurs sud-africains et égyptiens sont venus voulu chercher les minimas pour la qualification aux JO de Paris. Pour moi, c’est un niveau qui nous arrange, nous permettant, en plus des trois médailles, de battre deux records nationaux : Oumy Diop sur le 50m papillon et Steven Aimable sur 50m dos.
Peut-on donc espérer de bons résultats aux prochains championnats d’Afrique ?
C’est assez promettant dans la mesure où l’on se rapproche davantage des grandes nations. Ce qui est intéressant est qu’on de jeunes nageurs. Oumy Diop est juste âgé de 21 ans, ce qui est une denrée rare car l’Egyptienne Farida a plus de 30 ans et continue à performer. Si on a Oumy qui est à deux-trois secondes d’elle, on peut espérer d’ici deux-trois ans qu’elle occupe le toit de l’Afrique.
A côté d’Oumy Diop, quels sont les autres qui peuvent nous valoir des médailles ?
Il y a Steven Aimable qui est revenu après une longue baisse de niveau. Il a un grand bond lors des championnats du monde de juillet 2023 au Japon. Pareil pour les derniers championnats du monde au mois de février passé. Il est venu confirmer. Dès qu’un nageur bat un record, cela veut dire qu’il est en progression. Matthieu Ousmane Seye détient aussi deux records du Sénégal qui sont assez récents, il y a juste deux mois. Ils sont en concurrence pour décrocher leurs tickets pour « Paris 2024 ». Ce qui veut dire qu’on est dans un contexte qui peut tirer nos nageurs vers un meilleur niveau. On espère bien qu’on pourra récolter beaucoup plus de médailles aux prochains championnats d’Afrique.
