L’atteinte des objectifs du Plan Sénégal émergent (PSE) est tributaire de la prise en compte de valeurs culturelles et morales. Sauf qu’aujourd’hui, les artistes sont confrontés à d’énormes difficultés pour dérouler leurs activités. À Kaolack, ces derniers étaient face à la presse ce mardi pour aborder la question de rémunération pour copie privée.
Il s’agit d’une redevance prélevée sur les supports et appareils d’enregistrement destinée à compenser les ayant-droits pour l’exception de copie privée de leurs œuvres. Elle est consacrée par la loi 09-2008 sur le droit d’auteur et les droits voisins au Sénégal dans ses articles 103 à 109. La rémunération est distribuée aux acteurs, artistes interprètes (comédiens, acteurs, musiciens, danseurs, producteurs, le Comité ad hoc de la SODAV, de phonogrammes et de vidéogrammes à raison d’un tiers par catégorie, après déduction de la fraction de 15% pour le financement de projets culturels, a expliqué Ousmane Thioune, président du Comité Ad hoc de la SODAV de Kaolack.
Depuis 2008, déplore-t-il, les artistes ont perdu plus de 30 milliards de francs Cfa en raison de la non application de la rémunération pour copie privée au Sénégal alors que la majorité de pays africains l’a adoptée. C’est le cas au Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Algérie, Maroc, Cap-Vert, Afrique du Sud, Zimbabwé etc.). La rémunération pour copie privée est la source de perception la plus subtancielle pour les ayants droits. Nous réclamons notre droit en tant qu’artistes interprètes et producteurs, car depuis l’avènement de la Sénégalaise des droits d’auteurs et des droits Voisins (SODAV), nous n’avons rien perçu. Le droit d’auteur est réservé aux auteurs. Nos droits ne proviennent que de rémunération pour copie privée et de la rémunération équitable. Nous demandons solennellement au président de la République, Macky Sall, de mettre en application la rémunération pour copie privée. Et nous pensons que cela va permettre à chaque artiste de notre pays de vivre décemment de son travail », a plaidé Ousmane Thioune.
Ndiaye Kébé BIAYE
Correspondant à Kaolack