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Ministère de l’Eau et de l’Assainissement : Serigne Mbaye Thiam laisse un portefeuille de 41 projets structurants

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Ministre de l’Eau et de l’Assainissement depuis avril 2019, Serigne Mbaye Thiam a passé le témoin à Cheikh Tidiane Dièye, nouveau ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. La passation de service a eu lieu ce vendredi à Dakar. Unique ministre au poste depuis 2012 (de l’Enseignement supérieur à l’Education nationale avant de terminer à l’Assainissement), le responsable socialiste est revenu sur sa marche sans répit avec le gouvernement.

« Lorsque je revois le film de cette trajectoire au cœur de l’Etat, la voix de ma mémoire d’humble serviteur de l’intérêt général délivre des mots simples en apparence, mais qui renferment une très lourde charge éthique au point d’avoir été mes viatiques: confiance, reconnaissance, dévouement, rigueur et résultats. Confiance parce que la mort et l’oubli ne couvriront jamais d’ombre mon compagnonnage politique, affectif et étatique avec le défunt Secrétaire général du Parti socialiste, Monsieur Ousmane Tanor Dieng. Homme d’Etat connu pour sa rigueur, son urbanité et son élégance en toutes circonstances et sa discrétion légendaire, Ousmane Tanor Dieng a proposé ma nomination au président de la République, Son Excellence Monsieur Macky Sall, alors allié au sein de la Coalition Benno Bokk Yaakaar. En chaque acte posé dans ma trajectoire au service de l’Etat, je célèbre la mémoire de ce Républicain pour qui je convoite de Dieu le Paradis céleste. La douleur de l’avoir perdu ne vaincra jamais le bonheur de vivre avec ses viatiques défiant le temps. Tanor, comme nous l’appelions affectueusement, vit en moi comme un monument d’exemplarité », a-t-il avancé.

Quasi-accès universel de l’eau en milieu urbain et périurbain

Faisant le bilan de son passage, Serigne Mbaye Thiam a indiqué, à titre illustratif, qu’en fin 2022, alors qu’il est de 79% en Afrique subsaharienne, le taux moyen d’accès à l’eau potable au Sénégal est de 97,7%, avec 98,7% en milieu urbain et périurbain et 96,9% en milieu rural. « Ainsi, en 12 ans, en sus de maintenir l’offre en milieu urbain et périurbain à un niveau de quasi-accès universel, un bond de 15,8 points est enregistré en milieu rural, fruit de la politique d’équité territoriale que j’ai évoquée tantôt. Pour ce qui est de l’assainissement, en fin 2022, alors qu’il est de 34% en Afrique subsaharienne, le taux moyen d’accès est de 74,2%, avec 88,9% en milieu urbain et 62,2% en milieu rural. Ce sont des bonds significatifs de 25 points en milieu urbain et de 28 points en milieu rural, entre 2012 et 2022. Ces grandes performances traduisent le riche bilan des réalisations en matière d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement, aussi bien en zone urbaine qu’en zone rurale », a-t-il expliqué.

Concernant l’approvisionnement en potable en milieu rural, depuis la mise en œuvre de la réforme de l’hydraulique rurale à partir de 2014, a-t-il ajouté, le renforcement des infrastructures de production et de distribution a contribué à la réduction des écarts entre le milieu urbain et le milieu rural, la hausse du taux d’accès à l’eau potable, l’amélioration de la qualité de l’eau et l’atteinte d’un taux moyen de disponibilité de 97% des forages.

Chiffrées à près de 130 milliards FCFA, ces réalisations ont permis de desservir 2 millions de personnes supplémentaires dans le monde rural et d’améliorer le service pour 3 autres millions de personnes. Parmi ces réalisations, il citer : 816 forages dont 662 nouveaux ; 736 châteaux d’eau dont 532 neufs ; 11 unités de potabilisation et de traitement des eaux ; 10 232 kilomètres de réseaux d’alimentation en eau potable ; 49 025 branchements sociaux.

Hydraulique : un programme de 500 milliards FCfa depuis 2024

D’après le ministre sortant, la même dynamique porte l’hydraulique urbaine avec un programme d’investissements de plus de 500 milliards de FCFA à partir de 2014 pour des solutions durables retenues lors de la réactualisation du Schéma directeur. Il s’agit du nouveau système de transfert d’eau depuis le lac de Guiers avec la construction d’une 3ème usine de traitement d’eau à Keur Momar Sarr (KMS3) d’une capacité de 200.000 m3/jour ; de la diversification des sources d’eau potable à travers le lancement des travaux de l’usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles d’une capacité de 50.000 m3/jour, extensible à 100.000 m3/jour. Concomitamment aux travaux de construction y afférents qui ont été lancés le 31 mai 2022, le renouvellement du réseau de distribution se poursuit, à travers la pose des 316 kilomètres de conduite dans seize (16) communes du Département de Dakar ; ce qui permettra de réaliser des économies d’eau estimées à 40.000 m3/jour.

« En attendant que ces solutions durables voient le jour, des phases d’urgence successives avaient permis de réaliser 124 forages sur l’ensemble du périmètre urbain dont 70 pour prendre en charge des besoins prégnants, surtout dans le triangle Dakar-Thiès-Petite Côte. Grâce à ces initiatives cumulées, la production globale d’eau dans le périmètre urbain a connu une forte progression en passant de 154 millions de m3 en 2012 à 274 millions de m3 en 2023, soit 78% de plus, au profit de plus de 9 millions de personnes parmi lesquelles 1,5 million ont bénéficié de 150.000 branchements sociaux subventionnés », a-t-il relevé ensuite.

Pour ce qui est de la maîtrise des eaux de surface, depuis 2012, les réalisations, d’un montant de 13,5 milliards FCFA, ont permis d’améliorer la disponibilité des ressources en eau de surface pour le développement des activités socioéconomiques et la restauration des écosystèmes. A l’en croire, la même dynamique transformatrice a permis de réaliser des progrès en matière d’assainissement.

475 milliards de FCfa pour les eaux usées

Au sujet de l’assainissement des eaux usées en milieu urbain, de 2012 à 2023, clame-t-il, l’Etat a mobilisé plus de 475 milliards pour booster sensiblement le taux d’accès à l’assainissement, à travers des projets structurants tels que le Projet de Dépollution de la Baie de Hann, le Projet de Renouvellement du Collecteur Hann-Fann, le Projet Eau et Assainissement en Milieu urbain, le Programme d’Assainissement des 10 Villes (Cambérène, Pikine, Rufisque, Tivaouane, Louga, Saint-Louis, Touba, Kaolack, Matam et Tambacounda) et le Projet de Dépollution du Nord de la Ville de Dakar qui concerne principalement Cambérène. En outre, plusieurs ouvrages et branchements sont réalisés ou en cours à l’intérieur du pays.

Concernant l’assainissement en milieu rural, il liste les projets en cours dans plusieurs régions. Ce qui permettra, à terme, de doter au moins 70.000 ménages démunis de latrines familiales et autres ouvrages d’assainissement.

Relativement à l’assainissement des eaux pluviales, a-t-il poursuivi, la mise en œuvre du Plan décennal de Gestion des Inondations 2012-2022, évalué à 767 milliards de FCFA, a permis de faire des progrès notoires à Dakar et à l’intérieur du pays et ce, en sortant des eaux plusieurs quartiers jadis inondés. Par ailleurs, le Projet de Gestion intégrée des Inondations au Sénégal (PGIIS), financé à hauteur de 15 milliards de FCFA, a permis au Sénégal de disposer d’un modèle numérique de terrain (MNT) à 02 mètres de résolution sur toute l’étendue du territoire national et à 50 cm de résolution sur 10 000 km2 et d’ortho photos de précision de 5 cm.

48 milliards de FCfa de crédits disponibles

En matière de coopération et d’hydro-diplomatie, insiste Serigne Mbaye Thiam, le Sénégal a connu de grand succès parmi lesquels l’organisation réussi du 9ème Forum mondial de l’Eau à Dakar, du 21 au 26 mars 2022, sous le thème central de « La Sécurité de l’eau pour la paix et le développement ». « Cette première organisation dudit forum en Afrique subsaharienne a vu la participation de près 10.000 acteurs, venus de plus 113 pays. À l’issue de ce forum, la communauté mondiale de l’eau a adopté la Déclaration de Dakar intitulée : « un Blue Deal pour la sécurité de l’eau et l’assainissement pour la paix et le développement », résultant des messages, recommandations, engagements et initiatives des parties prenantes. Depuis, le Sénégal est devenu un acteur majeur dans l’agenda international de l’eau comme en atteste son rôle à la Conférence de l’ONU sur l’Eau de mars 2023, à New York, à travers notamment la co-présidence du Dialogue interactif n°4 « l’Eau pour la Coopération ». Cette position avantageuse a permis d’intégrer les recommandations du « Blue Deal » et du « Plan d’action de Dakar des Bassins » dans les résultats de la Conférence, en plus de leur labellisation dans le cadre du ‘’Water action agenda’’ », a-t-il clarifié.

Selon le ministre, en termes de perspectives majeures, il y a l’engagement mutuel du Sénégal et des Emirats arabes unis à coorganiser la Conférence des Nations Unies sur l’Eau en 2026. Il s’agit d’une grande opportunité de renforcement de l’influence du Sénégal sur la scène internationale. « D’ailleurs, nos efforts et progrès dans le secteur de l’eau et de l’assainissement sont reconnus et récompensés par de hautes distinctions dont les plus récentes sont : le « prix du leadership pour la sécurité de l’eau décerné à Monsieur le Président de la République, son Excellence Macky SALL, le 23 mars 2023 à l’occasion de la conférence des Nations Unies sur l’Eau ; le prix « Country achieving awards » décerné au Sénégal le 09 novembre 2023 en marge de la 7e Conférence africaine sur l’Assainissement et l’Hygiène, organisée en Namibie. Cette distinction place notre pays à la première place en Afrique de l’Ouest et dans le peloton de tête continental ; ce qui est une reconnaissance pour les importants progrès réalisés par le Sénégal en matière d’assainissement ; le prix « Reconnaissance du mérite des porteurs de bonnes pratiques innovantes et réussies de mise en œuvre de la Gestion intégrée des Ressources en Eau (GIRE) dans l’espace UEMOA » décerné au Sénégal le 30 novembre 2023, à Ouagadougou, par l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et ses partenaires lors du Forum régional tenu sur « Capitalisation et mise à l’échelle des bonnes pratiques de GIRE pour la sécurité en eau et la résilience des populations dans l’Espace UEMOA ».

A propos de la situation d’exécution budgétaire de l’année en cours (hors ressources extérieures et hors dépenses de personnel), à la date du 02 avril 2024, sur un total de crédits ouverts de 62 milliards FCFA, il est engagé un montant de 14 milliards FCFA, soit 22,58%. Par conséquent, a-t-il précisé, le total des crédits présentement disponibles est de 48 milliards FCFA, soit 77,42 %.

« Le temps du citoyen est au début et à la fin de nos projets de gouvernance publique »

Ceci dit, le ministre considère que « travailler pour son pays, c’est parvenir, à chaque action et à chaque prise de parole, à se hisser à la hauteur des défis ». « L’enjeu, pour notre cher Sénégal, est une consolidation des acquis qui passe obligatoirement par la sanctuarisation du fait que le temps du citoyen est au début et à la fin de nos projets de gouvernance publique, que ce soit le Plan Sénégal Emergent ou ‘’le Projet de Transformation systémique du Sénégal’’ », a-t-il développé.

Au moment de passer le témoin, Serigne Mbaye Thiam laisse à Cheikh Tidiane Dièye un portefeuille de 41 projets structurants déjà identifiés dont le coût total est évalué à 3.505 milliards FCFA. Et de préciser que pour certains, le financement est déjà acquis et sécurisé pour un cumul de 1.652 milliards FCFA. Il s’agit, pour le sous-secteur de l’hydraulique : 631,85 milliards, du Projet de dessalement d’eau de mer de la Grande Côte estimé à 459 milliards FCFA sans laquelle des problèmes d’approvisionnement en eau potable surviendraient à nouveau dans le triangle Dakar-Thiès-Petite Côte dans les trois prochaines années ; du projet d’alimentation en eau potable des villes de Richard-Toll, Dagana, Podor et Matam, pour 25 milliards FCFA ; de la phase 2 du Projet d’approvisionnement en eau en milieu rural au Sénégal, chiffré à 60,35 milliards FCFA ; des conventions de financement pour la réalisation des travaux de réparation d’urgence et de renouvellement d’ouvrages confiés à certains fermiers de l’hydraulique rurale (SOGES, AQUATECH Sénégal et FlexEAU), pour un montant global de 87,5 milliards FCFA. Pour le sous-secteur de l’assainissement (247,55 milliards), il est question du Projet d’assainissement de la Corniche Ouest de Dakar, pour un montant de 150 milliards FCFA ; des travaux d’assainissement des eaux usées des communes de Richard Toll, Dagana et Podor, pour un montant de 15,15 milliards FCFA ; du financement additionnel de la deuxième phase du Projet de Gestion des Eaux pluviales et d’Adaptation au Changement climatique (PROGEP II), exécuté par l’Agence de Développement municipal pour le compte du Ministère, pour un montant de 82,4 milliards FCFA. Concernant le sous-secteur de la gestion des ressources en eau (168,1 milliards), il énumère le Projet de mobilisation des ressources en eau du bassin versant du Baobolong, pour un montant de 108,5 milliards FCFA ; le Projet de mobilisation des ressources en eau du Nanija Bolong (PROMOREN, d’un coût de 36,6 milliards FCFA ; le Projet de Sécurisation de la Qualité des Eaux du Lac de Guiers (PROSEG), pour un montant de 23 milliards FCFA. S’agissant des projets transversaux touchant deux ou plusieurs sous- secteurs (605 milliards), il y a le Projet de Sécurité de l’Eau et de l’Assainissement (PISEA) d’un coût de 480 milliards FCFA ; le Projet intégré de Gouvernance et d’Accès sécurisé à l’Eau potable et à l’Assainissement (PIGASEPA) pour 42 milliards FCFA ; le Plan national prioritaire dans le Secteur de l’Eau et de l’Assainissement relatif à la Stratégie mondiale de l’USAID, pour un montant de 30 milliards FCFA ; le Projet d’Accès aux Services sécurisés d’Eau et d’Assainissement pour une Résilience durable dans les zones défavorisées (PASEA -RD), pour un coût de 28 milliards FCFA ; le SEN/302 : Programme d’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement liquide et solide (« Eau et Assainissement »). PIC V Sénégal – Luxembourg chiffré à 25 milliards FCFA.

A ses yeux, malgré le changement de l’appellation, de « Ministère de l’Eau et de l’Assainissement » à celle de « Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement », elles restent intactes, les aspirations citoyennes à vivre mieux grâce à un meilleur accès aux services d’eau potable et d’assainissement. Et qu’à chaque soupir provoqué par vos efforts et vos sacrifices, répondra le soulagement de millions de vos compatriotes dans leurs chaumières. Là, dit-il, réside la grande satisfaction de servir votre peuple à travers ce département. A l’endroit de ses désormais anciens collaborateurs, enfin, il exprime sa gratitude. « Vous m’avez encore conforté dans la conviction que le travail est une école de la vertu. Ecole de la vertu dans le comportement personnel. Ecole de la vertu dans la relation au devoir, au travail et au résultat. Ensemble, nous avons donné de nos forces, de notre sommeil et parfois même de notre santé pour donner le sourire à nos prochains. Leur satisfaction est le salaire le plus touchant de cette activité. Je terminerai en vous invitant à garder cette posture pour accompagner votre nouveau ministre vers d’autres succès que je souhaite beaucoup plus éclatants que ceux que nous avons eu à engranger ensemble », a-t-il terminé.

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