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Me Juan Branco, à Dakar, défie le procureur

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C’était sans doute la surprise du jour. Le sulfureux Me Juan Branco est apparu en pleine conférence des avocats de l’opposant Ousmane Sonko, ce dimanche, à Dakar. Juste au moment où Me Bamba Cissé s’exprimait en Wolof. « Là, j’aperçois notre confrère Juan Branco qui nous a fait une surprise. On ne savait pas qu’il serait là. On le laisser intervenir et puis on va vous libérer », dit-il s’adressant aux journalistes. L’homme en question est pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le procureur de la République.

Ordinateur en main, l’avocat français quitte la place de derrière pour se placer au présidium. Débute alors une diatribe contre le procureur de la République, Abdou Karim Diop. « Monsieur le procureur de la République, nous sommes venus ici vous dire que nous avions pas peur. Nous sommes ici, au Sénégal, où s’engage le devenir humain, dire à tous ceux qui nous entendent qu’ils ne doivent pas avoir peur. Ousmane Sonko, porteur de l’espoir du peuple des déshérités, a été arrêté. Ce n’est pas le cas de l’espoir qui s’est levé à ses côtés, cet espoir que les balles n’ont pas réussi à détenir raisonnent par delà ces contrées. Il s’élève et s’impose dans les cœurs de centaines de milliers d’exilés qui, de Paris à Hong Kong, ont dû fuir la misère que leurs gouvernants généraient. Cet espoir va au-delà, il est celui de toutes les masses sombres et obscures qui, partant des jeunes déshérités de Thiès jusqu’aux Gilets jaunes en passant par les enfants de Gaza, les femmes et hommes maltraités et tous ceux qui crient ‘Liberté, Unité, Souveraineté’. Cet espoir, aucune digue et aucun procureur ne saura l’arrêter », a-t-il lancé.

La robe noire affirme que les conséquences que sa présence au Sénégal peuvent avoir sont cardinales pour sa vie, mon client et de millions de Sénégalais. A l’en croire, le pouvoir a fait le choix du cadavre et le procureur a décidé de l’accompagner. « En vous attaquant à Ousmane Sonko, vous faites allégeance à la mort, contre ceux qui défendent la vie. Je suis venu vous dire, au nom de cet homme que vous avez décidé de faire emprisonner, que nous n’avons pas peur », a-t-il relevé, affirmant n’avoir pas l’âme d’un fugitif.

Arrêté depuis vendredi pour appel à l’insurrection, vol et cinq autres chefs d’inculpation, le leader de Pastef fera face au juge Maham Diallo ce lundi. Il risque le mandat de dépôt. Il a opté pour le silence lors de la garde à vue avant d’entamer une grève de la faim.

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