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« Le Rôle de la presse à la CAN » : le guide du doyen Babacar Khalifa Ndiaye

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Babacar Khalifa Ndiaye est une bibliothèque vivante de la presse sportive. Ayant couvert 16 CAN et 7 Coupes du monde de football, il a vu des générations de sportifs défiler. Le choix de l’Association nationale de la presse (ANPS) pour animer le sous-thème du « Rôle de la presse » lors du Panel sur l’ « Opération reconquête du titre continental », est on ne peut plus logique.

Le journaliste à la retraite après 33 ans au quotidien national Le Soleil rejette d’emblée la crainte de « malédiction du champion en titre », en référence aux champions sortants qui ont dernièrement été éliminés dès le premier tour. Cela n’existe pas, ni dans le sport ni ailleurs, a-t-il dit, convaincu que c’est juste une formule de journaliste.

A ses yeux, le sport est une éternelle remise en question. Il reste que depuis que la CAN existe, seuls l’Egypte, le Ghana et le Cameroun ont réussi le doublé. Même au Mondial, depuis le Brésil, aucun pays n’a conservé le titre. « C’est la preuve que c’est compliqué pour tout le monde. Dès qu’on gagne, on est la cible de tous. Ici, déjà que le Sénégal était parmi les favoris alors qu’il n’avait rien gagné. Pour cette édition, c’est assez compliqué parce qu’on sera face à deux voisins (Gambie et Guinée) et le Cameroun, chez qui on a gagné la dernière CAN avant de les battre en match amical (1-0). Donc, ça va chauffer », a-t-il prévenu.

Informer juste et vrai, le maître-mot

Revenant sur le rôle de la presse, Babacar Khalifa Ndiaye estime que les journalistes doivent simplement faire leur boulot : informer juste et vrai. Comment ? « C’est en fonction des sensibilités, des lignes éditoriales. S’il y a 80 journalistes qui couvrent un match, c’est 80 façons de rendre compte. Souvent, les journalistes vont un peu plus loin que leurs attributions. Certains ont commencé à en parler depuis les qualifications, à faire du lobbying en parlant de tel ou tel joueur pour qu’on le convoque. Mais l’essentiel du boulot est de donner des informations justes et vraies. Le hic, c’est qu’avec l’équipe nationale, les journalistes ont un problème d’accès à l’information. L’entraîneur et le capitaine viennent à la conférence de presse de veille de match. Après, c’est difficile d’avoir de la matière. La presse fait de gros efforts pour couvrir la CAN. L’ANPS est devenue une référence en la matière. La presse sénégalaise, malgré ses limites, est l’une des presses sportives les plus dynamiques du continent. Après, il y a des choses à revoir ici ou là », a-t-il développé.

« On a plus d’intérêt à raconter des victoires que des défaites »

Le doyen d’ajouter : « En plus de ça, le président de l’ANPS est le président de AIPS Afrique. Il est double président. Pour vous dire que cette presse mérite de la reconnaissance, qu’on la traite le plus normalement du monde. On ne demande pas à la Tanière de s’ouvrir comme au marché mais de permettre à la presse de rencontrer les acteurs. Les journalistes ont besoin de la matière pour ne pas qu’on fasse de l’à-peu-près. Car la presse fait une mission de service public, les gens ont besoin de savoir ce qui se passe. On a eu à avoir un entraîneur qui était allergique à la presse, mais il faisait au moins l’effort de parler à la presse. Car l’équipe nationale, c’est l’affaire de tout le monde. Les patrons de presse font l’effort d’envoyer les journalistes sur le terrain. Dans le temps, ce n’était pas facile, c’était compliqué autant pour les joueurs que pour les journalistes parce que ça ne gagnait pas. Aujourd’hui, les patrons de presse ont compris et mettent les moyens pour envoyer des équipes sur place. Et cette CAN ne va pas échapper à une très bonne représentation de la presse. Il y avait plus de 80 journalistes lors de la dernière édition. Il faudra donc trouver des plages de convergence puisqu’on puisse se parler en responsables et ne pas retomber dans les travers. Il faut être professionnel le plus possible, en allant à la recherche de la bonne information. Pour l’anecdote, le Manko Wouti Ndamli est devenu une préoccupation pour tout le monde. Les journalistes l’ont vécu. Quand Sadio Mané a marqué le penalty, il y avait les larmes de Moustapha Nam, mais des journalistes ont pleuré, crié, dansé… Donc, ils sont partie intégrante de ce ‘Manko Wouti Ndamli’. On a plus d’intérêt à raconter des victoires que des défaites. Qu’on ne les prenne pas pour des apatrides. Il faut donc leur faciliter la tâche. »

 

 

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