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Incendies à Hawaï: des scènes d’apocalypse à Lahaina

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Le combat continue contre les feux qui dévastent l’archipel de Hawaï. Les dégâts sont impressionnants et le bilan s’élève maintenant à au moins 80 morts, un chiffre qui va probablement augmenter, selon le gouverneur de l’archipel. Parmi les zones les plus touchées, l’ile de Maui, où la ville historique de Lahaina a été quasiment détruite. De nombreux rescapés dénoncent la désorganisation des services de secours. L’avocate générale de Hawaï a d’ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête sur la gestion de la crise.

Il n’est pas exagéré de parler de scènes apocalyptiques : des centaines de maisons et de commerces dont il ne reste absolument rien, et ces mêmes images qui se répètent rue après rue, pendant des kilomètres, raconte Wassim Cornet, envoyé spécial de France 24 à Lahaina.

Chacun raconte son histoire : comment il a réussi à échapper aux flammes, comment il a fui avec les vêtements qu’il portait ce jour-là et absolument rien d’autre. Un jeune homme dont la maison a été détruite raconte avoir passé huit heures dans l’océan, agrippé à un rocher, après avoir couru pour fuir l’incendie. Lui, ainsi que d’autres personnes, ont été secourus par les garde-côtes à deux heures du matin mercredi, et la question qui les taraudait tous en attendant les secours était la suivante : est-ce qu’ils allaient mourir suffoqués par la fumée, noyés ou bien par hypothermie. Et ce sont ainsi des dizaines d’histoires de terreur et de survie qu’on peut entendre à Lahaina.

Parmi les habitants, il y a évidemment beaucoup de tristesse, plusieurs familles fouillent les décombres de leur maison pour peut-être trouver des objets ou des souvenirs qui n’ont pas brûlé. Beaucoup d’attente et de crainte aussi, parce qu’en l’absence de réseaux téléphonique et d’électricité, nombreux sont ceux qui n’ont pas de nouvelles de leurs proches ou de leurs voisins, et qui donc ne savent pas s’ils ont survécu à la catastrophe.

Et puis, il y a aussi maintenant de l’inquiétude, parce que certaines maisons qui n’ont pas brûlé ont été cambriolées ces dernières heures, ce qui a conduit les autorités à instaurer un couvre-feu. Désormais, toute circulation dans la ville de Lahaina est interdite entre 22 heures et 6 heures du matin. Et les zones les plus dévastées restent interdites d’accès. Car les équipes de secours poursuivent leurs recherches dans les décombres et les ruines des maisons. Au fur et à mesure qu’elles progressent, le bilan humain risque de s’alourdir étant donné que des centaines de personnes sont, pour le moment, toujours portées disparues selon les autorités.

Pourtant les États-Unis sont plutôt en avance en matière de système d’alerte à la population. Tous les téléphones émettent une espèce de signal sonore strident lorsqu’il y a, par exemple, une alerte enlèvement ou bien une tornade dans le secteur, ou, dans ce cas-ci, un incendie.

« Mes services s’engagent à comprendre les décisions qui ont été prises avant et pendant les incendies », a déclaré Anne Lopez. Et l’avocate générale de Hawaï promet de « partager avec le public les résultats de cet audit ». Un engagement qui répond aux critiques, de plus en plus nombreuses, sur la gestion de la catastrophe.

La première interrogation porte sur l’étendue des dégâts. Les premiers feux ont commencé mardi matin. Autour de Lahaina, l’ancienne capitale d’Hawaï, c’est tout d’abord un feu de broussailles qui a été signalé, déclaré maîtrisé deux heures et demie plus tard. Au bout du compte pourtant, la ville a été quasiment entièrement détruite : 80% de ses bâtiments ont été brûlés. Les pompiers devaient certes alors combattre plusieurs foyers sur l’île de Maui mais les secours auraient-ils pu éviter une telle propagation ?

Autre interrogation : la lourdeur du bilan humain. À Lahaina, les sirènes d’alarme n’ont pas été activées. Les autorités ont envoyé des messages sur les téléphones portables des habitants mais les réseaux téléphoniques ont aussi subi des coupures. Le 911, numéro d’appel d’urgence, a d’ailleurs été injoignable dans certaines parties de l’île. Et des rescapés affirment n’avoir pu compter que sur le bouche-à-oreille pour obtenir des informations.

À l’heure actuelle, note Loubna Anaki, notre correspondante à New York, six feux continuent de brûler sur l’île de Maui, même si les flammes sont maîtrisées à 80 %. Les pompiers espèrent pouvoir progresser grâce aux vents qui se sont enfin calmés.

Rfi

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