Le Pape François s’est rendu dans l’après-midi du Jeudi Saint au centre de détention pour mineurs de Casal del Marmo, au nord de Rome, pour la célébration de la liturgie In Coena Domini. De retour dans cette prison déjà visitée Jeudi Saint 2013, le Saint-Père a procédé au rite de lavement des pieds de douze jeunes de différentes nationalités, dont deux filles, incarcérés dans cette prison. Le Pape a exhorté à s’entraider les uns les autres et à ne pas suivre le mauvais chemin.
Myriam Sandouno – Cité du Vatican
«Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture». Ce passage biblique tiré de l’Évangile de Jean rappelle ce geste de Jésus «qui n’est pas folklorique», a déclaré le Pape François dans son homélie ce 6 avril lors de la messe de la Cène du Seigneur, célébrée dans le centre de détention pour mineurs de Casal del Marmo, où il a lavé les pieds de douze mineurs prisonniers, dont deux jeunes filles.
Ce geste était, au temps du Christ, réservé aux esclaves. Les gens venaient de l’extérieur et en entrant dans une maison, avant la rencontre, avant le banquet, se lavaient les pieds. Mais qui leur lavait les pieds ?, s’interroge François, donnant ensuite une réponse: «les esclaves, parce que c’était un travail d’esclave».
«Imaginons l’étonnement des disciples lorsqu’ils ont vu Jésus commencer à faire cela», poursuit le Saint-Père. «C’était pour leur faire comprendre le message du lendemain», à savoir «qu’il mourrait comme un esclave, pour payer la dette de tous». «Si nous écoutions ces choses de Jésus, la vie serait si belle parce que nous nous empresserions de nous aider les uns les autres, au lieu de profiter de l’autre, comme les fourbes nous l’enseignent», a encore affirmé François, notant par ailleurs la beauté de l’entraide, ou du coup de main offert. Les gestes humains, universels, explique l’évêque de Rome, naissent d’un cœur noble. Et Jésus , à travers cette célébration, «veut nous enseigner cette noblesse de cœur».
Jésus «nous accepte dans notre dignité de pêcheurs», a affirmé le Saint-Père qui retourne dans cette prison après dix ans. Il y était pour la première fois en 2013, année de son élection. François s’y est rendu une nouvelle fois pour marquer sa proximité et son affection avec ces jeunes détenus de différentes nationalités. Dans sa brève homélie improvisée, le Souverain pontife a avertit que «chacun de nous peut tomber». Mais la chute ne peut laisser aller au désespoir, car «Jésus n’a jamais peur de nos faiblesses, il veut nous accompagner, nous prendre par la main» a rappelé François. Dans les moments de faiblesse, il reste là, présent. «Il nous connaît et nous aime tels que nous sommes».
Le lavement des pieds des détenus
Après son homélie, le Pape s’aide de sa canne pour s’approcher des jeunes, puis accomplit le geste de Jésus et commence à laver les pieds de chacun des douze détenus. À tour de rôle, le Pape mouille et essuye leurs pieds avec une serviette blanche. Le geste accomplit, il s’incline et embrasse le pied de chacun d’entre eux. Sur les visages, l’on pouvait percevoir l’émotion du moment, certains prenant même la main de François pour l’embrasser. D’autres portaient un chapelet autour du cou.
Des jeunes musulmans, qui en cette période observent le ramadan avaient souhaité participer à la messe du Pape, voyant en François «un signe d’espérance pour une vie nouvelle», commentait l’aumônier de la prison; une vie nouvelle, loin des barreaux de leur cellule.
Vatican News