Reporté mercredi, jour de son arrestation, c’est finalement hier qu’a eu lieu le face-à-face entre Me Ngagne Demba Touré et le juge du deuxième cabinet. Sans surprise, les greffiers, en solidarité à leur confrère, par ailleurs coordonnateur de la Jeunesse patriotique du Sénégal (JPS), se sont fortement rassemblés devant le bureau du magistrat instructeur. Qui a été obligé de réquisitionner un agent pénitentiaire pour procéder à l’inculpation de celui qui est revenu au Sénégal alors qu’il était en exil depuis le 10 août 2023, à la suite d’une convocation avortée à la DIC.

Au moment de son inculpation, les mots ont volé très bas. En cause, une phrase contenue dans le mandat d’arrêt international et qui dit : « Sentant l’étau se resserrer autour de lui avec une convocation de la Division des investigations criminelles, Ngagne Demba Touré lâchement pris la fuite pour aller se réfugier au Mali. » Alors que le juge lui son placement sous mandat de dépôt, le coordonnateur de la JPS lui a retourné ses écrits en le traitant de « lâche ». Suffisant pour que le juge du deuxième cabinet se lève de son siège pour se « battre » avec lui. Il a d’ailleurs fallu qu’un avocat stagiaire s’interpose pour calmer les nerfs alors que les collègues de Ngagne Demba Touré entraient dans la danse. C’est dans cette ambiance bruyante que Ngagne Demba Touré est retourné à la cave avant de rejoindre la prison de Rebeuss où il séjourne depuis mercredi.

Libération