Absent au procès l’opposant à Adji Sarr, ce mardi, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar, Ousmane Sonko n’a même pas pu livrer sa version des faits via ses avocats (Cf. 308 du Code de procédure pénale selon le juge). A la place, on a plutôt assisté à un duel entre la masseuse et son ex patronne à Sweet Beauty, Ndeye Khady Ndiaye. Les débats ont eu lieu malgré le retrait des avocats de cette dernière sous prétexte qu’elle n’était pas en état de tenir sur ses jambes – elle est enceinte de 8 mois. Et qu’en conséquence, il fallait renvoyer le procès au mois de septembre prochain. Le juge n’a pas répondu favorablement à leur demande, laissant l’accusée de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, complicité de viol et incitation à la débauche dérouler le film des événements. A savoir les différents types de massage et le tarif proposés à l’institut ainsi que les tenues des travailleuses.

S’expliquant sur les viols subis entre fin décembre 2020 et début jambier 2021, Adji Sarr y est allé d’un langage cru, affirmant que le leader de Pastef se faisait masser non sans demander des extras. Pour le premier viol, il aurait enlevé son jean avant de la poser sur la table, l’apeurant même avec ses deux pistolets. Il lui aurait ensuite donné de l’argent pour qu’elle achète la pilule du lendemain. Le nom de son ami Sidy Ahmed Mbaye est revenu en boucle. Là, la victime présumée apprend que ce dernier l’a conduit à l’hôpital où on lui a appliqué un prélèvement vaginal avant de lui donner des pilules du lendemain. Elle ajoute que la grossesse dont on elle parlait n’était que prétexte pour quitter le salon. Et que son ex patronne lui avait même conseillé de mélanger du café et du coca pour s’en débarrasser.

Revenant à la charge, Ndeye Khady Ndiaye conteste la version d’Adji Sarr, indiquant qu’une fois, Aissata Ba, l’autre masseuse, lui a dit de lui laisser demander de l’argent à Ousmane Sonko pour le dîner. Ainsi, elle est ressortie du box à peine trois minutes plus tard.

Ousmane Sonko reste replié dans le sud du pays en signe de désobéissance civile. Ses avocats dont Me Ciré Clédor Ly avaient promis de le faire venir une fois le renvoi acté. Ils ne seront pas écoutés par le juge. Loin des déballages en salle d’audience, à Ziguinchor, c’était la bataille rangée entre forces de l’ordre et manifestants. Après une pause d’une heure de temps, le témoin Aissata Ba est à la barre pour répondre aux questions.