Le Sénégal a ouvert une page inédite de son histoire avec le départ de Me Abdoulaye Wade en 2012, battu par un certain Macky Sall au second tour (65,8 %). Un épisode qui a été précédé de luttes socio-politiques sanglantes. Comme ce 23 juin 2011 lorsqu’il a fallu s’incliner devant la pression populaire en faisant retirer le projet de loi du quart bloquant à l’élection présidentielle. Qui, pour beaucoup, prêtait une intention de dérouler le chemin à son fils, Karim Wade, alors puissant ministre de l’Energie.

Ce jour-là, l’opposition et la société civile sous la bannière du Mouvement du 23 juin (M23) se sont comme engagés à priver le successeur d’Abdou Diouf d’une troisième candidature, finalement validée par e Conseil constitutionnel. Les urnes ont fait le reste, plus tard. Aujourd’hui, la commémoration du « 23 juin » tombe dans un contexte particulier. L’histoire semble se répéter avec les intentions prêtées au président Macky Sall, qui n’a encore dit ni oui ni non à un troisième mandat en 2024. Pratiquement, les mêmes forces se liguent pour l’en priver.

Dénommé le F24, ce mouvement surfe sur la même vague. Avec en toile de fond, l’isolement de celui qui apparait en principal opposant : Ousmane Sonko. A la suite de sa condamnation à deux ans de prison ferme par la Chambre criminelle de Dakar pour corruption de la jeunesse, de violentes manifestations ont fait 16 morts et des dégradations d’édifices publics et privés. Le Dialogue national et la « réhabilitation » attendue de Khalifa Sall et… Karim Wade n’ont pas, pour l’heure, freiné les ardeurs des sceptiques. Des lendemains incertains en vue. A moins que Macky Sall ne « renonce » au troisième mandat, en plus de s’hasarder à barrer la route à Sonko.