En faisant procéder au déguerpissement des mécaniciens du garage de Pompiers, à Dakar, le président Macky Sall avait promis de les recaser. Avec d’autres, ils se retrouvent à Noukhoura Peulh, Yenne. « Je peux démissionner dès demain car mon objectif était de recaser les collègues », s’est réjouit Baye Aly Sow, président du Regroupement des vrais artisans de l’automobile (REVAS 1).
En effet, dans l’optique de mettre un terme à l’encombrement urbain et, en même temps développer les métiers de l’automobile, le chef de l’État a inauguré, ce mardi, la Zone d’aménagement de mécaniciens et professionnels de l’automobile (ZAMPA). Coût du projet ? 15,3 milliards de francs CFA, entièrement financé par l’État du Sénégal. Ce site de 62,5 hectares va réunir les mécaniciens, vendeurs de voitures et de pièces détachées. Il est composé de blocs abritant des épaves d’automobiles, 270 ateliers mécanique-auto et camion, une galerie de vente de véhicules, 88 magasins de pièces détachées, un centre de santé, un restaurant, une fourrière de 10 ha, entre autres. Le projet sera réalisé en deux phases. À terme, il y aura 400 hangars et l’administration devant gérer l’activité mécanique.
« L’école de la deuxième chance »
« Les artisans doivent être soutenus car ils ne travaillent qu’à la sueur de leur front. En plus d’être compétents, ils se distinguent par leur esprit d’initiative. Un pays ne peut se développer dans l’anarchie. Trouver des garages à chaque coin de rue à Dakar n’est pas approprié. C’est pourquoi, nous avons trouvé cet espace commun. La phase 2 concernera la fourrière, la zone de casse et le centre de santé. En plus d’accompagnements de la DER, du FONGIP… », a éclairé le président de la République tout en félicitant le ministre de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, Dr Amadou Ndiaye.
Macky Sall estime que l’artisanat est un secteur pourvoyeur d’emplois, l’école de la deuxième chance. Avec 1 million de personnes impactées. « Déjà, dit-il, dans le programme P2E, il est question de former les apprentis et de les accompagner. C’est un levier important de l’insertion puisqu’il peut absorber beaucoup d’emplois. Il y a un ISEP à Diamniadio dédié aux métiers de l’automobile. D’autres modules seront validés par l’Union des chambres de métiers. Il faudra, avec le ministère de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, voir comment augmenter les formations, trouver le financement et l’aménagement de sites dans toutes les régions, soit des ZAMPA régionales, pour avoir un projet national pour les mécaniciens et les autres artisans », a-t-il assuré.
Un projet quasi similaire a commencé avec les SECA à Mekhé, Thionk Essyl et Malicounda. Avec la Banque mondiale, il y a aussi le PGA d’un coût de 30 milliards FCfa. Le tout pour mieux organiser le secteur. Satisfait de la réception de cette infrastructure, les mécaniciens ont plaidé pour la création d’une ligne de bus Tata entre Yene et la gare du TER sise à Diamniadio, la régularisation des papiers des terrains attribués aux acteurs et la signature d’une convention avec les ministères et agences pour l’entretien de leurs véhicules.