Après le présumé viol perpétré pendant deux longues années son petit-fils de 10 ans par son maître et le menuisier, membre de l’Association des parents d’élèves de l’école élémentaire “Château d’Eau Sud” de Tefess (Mbour), M. Dia, grand-mère de la victime, a finalement décidé de sortir de son mutisme.
Dans un entretien avec L’Obs, elle revient sur la “souffrance atroce” subie par l’élève. C’est la semaine dernière qu’elle a remarqué que le môme n’arrive plus à retenir ses besoins naturels alors qu’il ne souffre d’aucune maladie diarrhéique. Déboussolée, elle s’en ouvre à sa marraine qui est membre du Comité départemental de la protection de l’Enfant. Conduit à l’hôpital Thierno Mouhamadoul Mansour Barro, le médecin constate une continence anale (fissure). S’en suit une plainte déposée au niveau du commissariat de Mbour.
“Sur place, j’ai failli mourir de peur et d’indignation. Je n’ai jamais su que mon petit-fils subissait ces actes odieux et barbares. Surtout venant de la part du menuisier Cheikh Sène”, raconte-t-elle.
En effet, poursuit M. Dia, depuis son installation au quartier Relais, le menuisier a eu droit à tous les privilèges. Tous les jours, elle lui donne à manger. Et chaque après-midi, il vient jusque dans la maison pour appeler le petit afin qu’il lui achète du thé et du sucre à la boutique. “Mais en réalité, c’était pour le traîner à l’intérieur de son atelier et entretenir des rapports sexuels avec lui sur ses planches. Il m’a trompée en abusant de ma confiance. Sans occulter les multiples menaces de mort qu’il préférait à mon petit-fils pour le contraindre à taire son calvaire.”
Pour ce qui est de l’enseignant Ndiaga Ndiaye, elle n’a plus eu confiance depuis qu’elle a trouvé le garçon et trois de ses camarades punis dans un coin de la salle, alors que lui, fumait tranquillement sa cigarette dans la cour de l’école. “Ces deux monstres ont détruit la vie de mon petit-fils”, lâche-t-elle.