En Ukraine, l’armée russe continue de mettre la pression sur Kharkiv, la seconde ville du pays. Samedi 22 juin après-midi, un bombardement y a fait deux morts et 47 blessés, dans la population civile, et dimanche 23 juin, de nouvelles frappes ont fait un mort et dix blessés. Au nord de Kharkiv, les Russes, qui ont ouvert en mai un nouveau front, ne progressent plus, neutralisés par la défense ukrainienne. Et face à la nouvelle utilisation de l’artillerie ukrainienne sur le territoire de l’adversaire, l’armée russe adapte son mode opératoire pour rendre la vie impossible aux gens de Kharkiv.
Samedi après-midi, écrit notre correspondant en Ukraine, Stéphane Siohan, trois bombes planantes guidées tirées par des avions de chasse russes se sont abattues dans le quartier administratif du centre de Kharkiv, semant la dévastation. Des riverains marchant dans la rue et des personnels civils se sont retrouvés ensevelis sous les décombres ; le bilan est une nouvelle fois très lourd, avec deux morts et 47 blessés. Le lendemain, de nouvelles frappes ont provoqué un nouveau mort et dix blessés. Néanmoins, il faut comprendre que, paradoxalement, les bombardements sur Kharkiv ont baissé depuis la fin du mois de mai. Et ce, dès le moment où les Occidentaux ont donné le feu vert aux Ukrainiens pour utiliser leurs missiles à longue portée, notamment les Himars américains, pour frapper des concentrations militaires ennemies sur le territoire russe.
L’Ukraine attend toujours son armada aérienne
Dès lors, plusieurs batteries de missiles de type S-300 et S-400 dans la région russe de Belgorod, ont été pulvérisées par des frappes chirurgicales ukrainiennes, et mécaniquement, les frappes de missiles sur Kharkiv ont cessé.
Cela ne signifie pas pour autant la fin du calvaire, pour les habitants de la seconde ville d’Ukraine. Car tandis que les forces de Kiev infligent de lourdes pertes aux assaillants russes autour de Vovchansk, les chasseurs russes continuent de larguer de nombreuses FAB, ces fameuses bombes planantes, lourdes d’une 0,5 tonne à 1,5 tonne, qui continuent de s’abattre sur Kharkiv. Pour les contrer, il n’y a qu’une seule arme efficace : une armada ukrainienne d’avions de chasse, si possible des F-16, pour empêcher les appareils russes Tu-22M3 ou Su-34 de s’approcher de l’Ukraine.
Missiles sur la Crimée, la Russie accuse la « responsabilité » de Washington
Selon l’AFP, une attaque de missiles ukrainiens a fait cinq morts, dont un enfant de deux ans, et une centaine de blessés, dimanche 23 juin, à Sébastopol en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par la Russie, a annoncé le gouverneur installé par Moscou. Par ailleurs, des attaques de drones ukrainiens ont par ailleurs fait un mort et trois blessés dans une localité de la région russe de Belgorod, très proche de la frontière ukrainienne, a indiqué dimanche le gouverneur Viatcheslav Gladkov.
La Russie a accusé dimanche les États-Unis d’avoir une « responsabilité », dans cette frappe ukrainienne sur cette péninsule annexée, car elle aurait été conduite avec des missiles américains ATACMS fournis à Kiev. « La responsabilité de la frappe de missiles délibérée contre des civils à Sébastopol incombe avant tout à Washington, qui a fourni ces armes à l’Ukraine », ainsi qu’aux autorités de Kiev, a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Selon l’armée russe, cinq missiles ATACMS avaient été envoyés par les forces ukrainiennes, dont quatre ont été interceptés.
Rfi