La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et les pratiques assimilées (Dnlt) a encore frappé au cœur de la mafia nigériane spécialisée dans la traite de personnes et la prostitution.
Le 1er juillet dernier, l’antenne de la Dnlt de Kédougou a mis à la disposition de celle de Mbour une demoiselle répondant au nom d’E. Kula de nationalité nigériane exerçant comme prostituée à Kédougou. E. Kula a déclaré avoir été longtemps exploitée sexuellement par la nommée Helen Nneka Bawa alias Aminata qui habite Joal.
Elle a précisé avoir retrouvé sa liberté et exercer désormais librement son activité de prostitution à Kédougou, affirmant avoir terminé de payer à la susnommée la somme due, soit 2,5 millions de Fcfa car la mise en cause l’avait «achetée ».
Poursuivant, E. Kula a affirmé que d’autres jeunes filles seraient actuellement sous l’emprise de la Helen Nneka Bawa qui les exploiterait sexuellement à Joal, au quartier Caritas. A ce propos, elle a affirmé aux policiers être disposée à collaborer, en leur indiquant l’adresse exacte du domicile de Helen Nneka Bawa, où seraient logées trois jeunes filles nigérianes, également victimes présumées de traite.
Suite à ces informations, une mission a été confiée aux agents du Bureau de surveillance, d’interpellation et de filature (Bsif), afin de se rendre immédiatement sur les lieux aux fins de vérifications et, le cas échéant, de procéder à l’interpellation de toute personne impliquée dans cette affaire de traite de personnes.
La descente effectuée par les éléments du Bsif au lieu indiqué a permis l’interpellation de quatre individus, toutes de nationalité nigériane : une dénommée Helen Nneka Bawa alias Aminata, supposée auteure de traite ; ainsi que trois jeunes filles, à savoir P.Okoh, S.Favour et S.Onyemachi, prétendues victimes de traite.
Lors de leurs auditions, ces dernières ont unanimement désigné Helen Nneka Bawa comme leur « patronne ». Elles ont informé que cette dernière avait financé leur voyage au Sénégal, les avait logées à Joal, et les exploitait sexuellement. Elles ont précisé que l’intégralité de leurs revenus issus de la prostitution était reversée à la susnommée Helen Bawa, pour un montant global de 3.983.000 FCfa.
Par la suite, Helen Nneka Bawa a été interrogée sur les faits qui lui sont reprochés. Elle a reconnu sans ambages avoir logé P. Okoh, S.Favour et S.Onyemachi dans sa maison à Joal, où celles-ci se livraient à la prostitution, avant de lui remettre l’ensemble des revenus générés. Elle a reconnu avoir perçu un montant global de 3.983.000 Fcfa. Toutefois, elle a affirmé, sans convaincre, avoir transféré cette somme à une certaine Ruth (vivant au Nigeria), prétendument la véritable patronne. Elle a persisté à désigner cette nommée Ruth comme la personne exploitant réellement les trois jeunes filles, précisant qu’elle-même ne faisait que collecter les revenus pour son compte. Interrogée sur un montant de 1.434.775 Fcfa retrouvé sur son compte Wave, Helen Bawa a admis que cette somme proviendrait de ses propres activités de prostitution, affirmant qu’elle se prostitue également, au même titre que les trois jeunes filles. A l’issue de l’enquête, Helen Nneka Bawa a été déféré au parquet de Mbour.
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