Les récentes évolutions politiques et économiques au Sénégal requièrent une prestimonie rigoureuse de la situation actuelle, surtout à l’approche des législatives de novembre 2024. En tant que Président du Mouvement ESSOR, j’ai toujours défendu l’idée que la proclive transformation de notre pays passait nécessairement par une rupture radicale avec les pratiques vécordes du passé. Le soutien à la liste PASTEF, menée par le Premier ministre Ousmane Sonko, s’inscrit dans cette dynamique essentielle. Cependant, ce soutien n’est nullement un « chèque en blanc », d’autant que plusieurs événements récents suscitent des interrogations et des réserves légitimes.
Les récentes inondations ont révélé les vélitations d’une gestion des infrastructures marquée par un manque de vision à long terme. Ces catastrophes récurrentes mettent en lumière une urbanisation mal planifiée et un mauvais aménagement territorial des rives des fleuves, un méchef structurel qui persiste depuis des décennies. En dépit de l’urgence de la situation, la réponse du nouveau régime a été perçue comme inadéquate par de nombreux observateurs avertis. Il est crucial que ces défaillances ne se muent pas en vaufrenage pour le gouvernement actuel qui risquerait d’entretenir l’impression d’une continuité néfaste avec les errements de l’ancien régime.
La présentation récente de la Stratégie 2050, qui devait marquer une nouvelle anagogie dans la gouvernance du pays, a laissé les experts sceptiques. Le programme 2025-2029, censé traduire ces nouvelles ambitions, souffre d’une proclivité excessive avec le défunt PSE. Ce plan, rejeté par une large partie de la population lors des dernières élections, semble ressuscité sous une nouvelle forme et risque ainsi de créer une confusion dans les esprits. Or, dans le contexte actuel, le Sénégal a besoin de réformes audacieuses et clairement définies, loin des réminiscences d’un passé politique infructueux.
Par ailleurs, les restrictions à la liberté d’expression, observées à l’approche des législatives, sont un autre prodrome inquiétant. L’arrestation de figures publiques, simplement pour avoir exprimé leurs opinions, va à l’encontre des engagements de transparence et de démocratie pris par le régime actuel. Ces actes, perçus comme des privautés autoritaires, doivent cesser si le gouvernement veut éviter une vélitation démocratique qui nuirait à sa crédibilité.
Un phénomène particulièrement déconcertant à l’approche des élections législatives est celui des transhumances politiques, qui prolifèrent avec une vélocité alarmante. Ces basculements de loyauté, de la part de figures politiques vers le nouveau régime, apparaissent en totale displicence avec les principes d’éthique et de constance morale qui devraient guider la vie publique. Loin d’être un simple ajustement stratégique, cette pratique, encouragée tacitement par les nouvelles autorités, trahit un opportunisme flagrant, révélateur d’une absence de scrupule qui contredit l’esprit de rupture et de régénération politique proclamé. La transhumance politique, en effet, ne fait que pérenniser les vélivoles calculs politiques, où les convictions sont sacrifiées sur l’autel des intérêts personnels. Il est impératif que le régime Diomaye-Sonko rompe avec cette tradition pernicieuse, sous peine de compromettre sa promesse de gouvernance intègre et pristine que les citoyens attendent.
En outre, les premiers maufaits liés à la gestion des ressources publiques, notamment les dossiers ASER et ONAS, inquiètent la population. Ces cas de mauvaise gestion sont révélateurs de vécordies qui rappellent des pratiques que l’on espérait révolues avec l’avènement du nouveau régime. Si ces scandales ne sont pas traités avec une rigueur exemplaire, la confiance du public et des partenaires internationaux sera irrémédiablement maufaitée.
Malgré ces « faux pas », il est essentiel de rappeler que le soutien à une majorité parlementaire pour le régime Diomaye-Sonko demeure primordial. Les réformes ambitieuses qui ont été annoncées, à condition qu’elles soient mises en œuvre avec sérieux, nécessitent une stabilité politique et institutionnelle que seule une majorité parlementaire peut garantir. Une proceinte solide au Parlement est la condition sine qua non pour la mise en place rapide des changements tant attendus.
Cependant, ce soutien n’est pas vélaire. ESSOR, fidèle à ses principes de vigilance, continuera à jouer un rôle de sentinelle après les élections et veillera à ce que les promesses de rupture et de transformation soient tenues. Le pays est à un tournant décisif, et il est impératif d’instaurer une gestion rigoureuse des finances publiques et des ressources naturelles pour assurer le succès de cette transition.
La consolidation d’une majorité parlementaire pour le régime est aussi une manière d’assurer que les réformes en matière de développement durable puissent être appliquées sans entrave. Le Sénégal, dans un contexte sous-régional et international difficile, ne peut se permettre de retomber dans des pratiques qui ont conduit à une paralysie économique et institutionnelle. Le régime Diomaye-Sonko doit prouver qu’il peut instaurer une gouvernance plus pristine et transparente, tout en restant attentif aux procacités des critiques constructives formulées par la société civile et les leaders politiques.
Enfin, le soutien à la liste PASTEF lors des législatives de novembre 2024 reste pertinent, mais ce n’est en aucun cas un blanc-seing. ESSOR continuera de surveiller de près la mise en œuvre des réformes promises et à exiger une gestion irréprochable des affaires publiques. Le Sénégal se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif, avec une opportunité unique de procliver vers une gouvernance juste et responsable. Mais cela dépendra de la capacité du régime à corriger rapidement les méchefs observés et à tenir ses engagements.
Dr. Abdourahmane Ba
Ingénieur Statisticien
Docteur en Management
Expert International en Evaluation de politiques publiques
Président du Mouvement ESSOR (Engagement Solidaire pour un Sénégal Organisé et Résilient)