Premier entraineur contemporain à paver le chemin du succès, en 2015, au tournoi de football U23 des Jeux africains, Serigne Saliou Dia a remis ça, hier, à Alger, en renversant le Maroc (2-1) en finale de Coupe d’Afrique des moins de 17 ans. Le «soldat de la Nation» livre ses secrets.

«C’est le lieu de rendre grâce à Dieu, mais aussi féliciter ses joueurs qui ont été très bons. Le mérite leur revient. Pareil pour les éducateurs car c’est à cause d’eux qu’on a eu ces joueurs. C’est eux qui travaillent dans l’ombre. Nous, on coordonne simplement. Je rends également un vibrant hommage à ma très chère maman. Elle est décédée quand je prenais l’équipe. On avait un match amical à l’époque. Je félicite la Fédération, les autorités qui se sont investies pour la réussite de cette mission. Je suis un entraîneur très fier et comblé de servir son pays, qui se considère comme un soldat de la Nation. Qui, quelque soit la catégorie, essaye de tirer son épingle du jeu. En 2015, j’étais le premier sélectionneur à gagner un titre continental. Aujourd’hui, je suis le dernier, en Afrique, sur cette année 2023. Je suis très fier d’avoir été à la hauteur des attentes. Ce n’était pas évident. Ce cinquième trophée devait passer par nous. Il y avait beaucoup de pression mais au bout, on l’a fait, Dieu merci. »

Le coaching gagnant

« On savait d’abord comment le Maroc allait venir et on s’y est préparé. C’est une équipe en bloc médian qui essaye d’apporter de la transition. On a encaissé un but très tôt, ce qui fait que les gosses étaient tétanisés. À la mi-temps, on a parlé. Il fallait être en nombre dans la surface adverse. Les changements ont été décisifs. Cela montre qu’on a un groupe très riche où chacun peut venir mettre sa patte. C’est ce qui est arrivé aujourd’hui. Beaucoup de joueurs sont restés au pays et pouvaient faire l’affaire. Cela montre que le Sénégal a un potentiel. »

Amara Diouf dans l’axe

« Amara Diouf a, à chaque fois, un traitement spécial qui lui est réservé. Il fallait donc quitter le côté et se mettre au cœur du jeu. Pour qu’il attire plus de joueurs et libère les flancs. C’est un garçon qui peut fixer les Marocains. Et cela nous a permis de réussir les centres. D’abord sur la faute provoquant le penalty et sur le corner menant au deuxième but. »

Meilleure attaque, meilleure défense

« C’est fabuleux ! Les joueurs ont été très réceptifs. On a eu à passer des moments très difficiles, lors des matchs amicaux où on a pris beaucoup de buts. Contre les Zambiens, par exemple, on en a encaissé quatre en première période. On avait compris parce qu’on avait perdu notre épine dorsale. Il fallait remettre une équipe en place. Cela a porté ses fruits. Cela veut dire que les gosses peuvent nous valoir d’autres satisfactions en vue de la Coupe du Monde. »

Le Mondial

« Il faut qu’on se repose un peu. Depuis trois mois, on est en regroupement. Il y a encore un peu de temps puisque la Coupe du monde, c’est en novembre-décembre. Avant de reprendre car on a des ambitions. Il sera question de faire vibrer le nom du Sénégal dans cette messe mondiale. »