L’État du Sénégal et le Royaume d’Espagne ont réactivé un vieux programme de recrutement d’ouvriers agricoles saisonniers. Le secrétariat d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur a lancé un appel à candidatures dans le cadre de ce programme de migration circulaire pour le travail de cueillette et de stockage de fruits et d’entassement de collectes. Les candidats retenus seront engagés sous Contrat à durée déterminée (Cdd) de trois mois renouvelables. Une stratégie pour stopper la vague de migrants irréguliers qui continuent d’envahir les iles espagnoles débordées par cet afflux inédit. Cependant, Talla Diakhoumpa, un Sénégalais vivant en Italie, n’est pas trop convaincu par une telle démarche.
« Je pense bien que face à l’immigration clandestine, les pays occidentaux comme l’Italie et l’Espagne ont choisi de faire l’immigration régulière en passant par des décrets Flux ou en mettant la possibilité de donner aux pays africains des quotas de nombre d’immigrés pouvant faire l’immigration régulière avec l’obtention de visa pour se rendre en Europe afin de pouvoir travailler dans les plantations comme saisonniers. Il faut préciser que cela n’est pas une première au Sénégal : c’est depuis l’ère Me Abdoulaye Wade (2000-2012) que le pays a connu une recrudescence de l’immigration clandestine. Ensuite avec l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir (2012-2024). Comme l’État est une continuité, les nouvelles autorités ont suivi les mêmes pas », a analysé Talla Diakhoumpa, secrétaire général de l’Association des Sénégalais de la Province Dicosence en Italie (ASECO).
Notre interlocuteur trouve que la façon dont le tandem Diomaye-Sonko a communiqué dans cette affaire est un échec car la plupart des jeunes n’ont plus d’espoir. Car il estime que la « plupart d’entre eux qui auront la chance d’aller en Espagne ne vont plus revenir parce que le pays est à genoux par rapport à l’employabilité des jeunes ». « En tout cas, si l’État ne met pas en place une politique qui aurait pu les maintenir, il y’en aurait moins à tenter une telle aventure », croit-il savoir.
Ndiaye Kébé BIAYE
(Correspondant à Kaolack)