Créé en 2004, pour consolider la filière équine, le Haras national conforte la forte tradition hippique au Sénégal. Pour son directeur général, Dr Mamadou Barro, cette infrastructure basée à Kébémer (Louga) et ayant pour missions de promouvoir l’élevage des équidés, la production de chevaux adaptés aux besoins des populations et au climat.., fait face à de nombreux défis. Comme le fait de devoir augmenter son budget de 600 millions de FCfa qui provient de la subvention de l’Etat et des recettes issues de l’insémination des chevaux. « C’est insuffisant car rien que l’alimentation des chevaux coute plus de 70 millions », a laissé entendre le lieutenant-colonel.
Le Haras comprend un Conseil d’administration, un Comité technique et une Direction générale. Avec un personnel détaché (12) et un personnel contractuel (43). Etalé sur 250 hectares, il a couté 4,6 milliards de FCfa. Selon lui, les tarifs sont fortement subventionnés par l’Etat vu que l’insémination coûte excessivement chère. Cela va de 10 mille à 50 mille francs. Cette technique de reproduction, apparue en Europe dans les années 80, offre des avantages d’ordre sanitaire et économique. En termes de résultats, en 2024, 703 juments sont concernées. Au niveau du Haras national, c’est 212 inséminations. Le reste se passe à l’intérieur du pays avec des équipes dédiées qui préparent les doses. Notamment 101 inséminations à Nabadji (Matam), 355 à Boulal (Louga). « La demande est forte, ce qui fait qu’on a déplacé un ‘Haras en miniature’ pour le faire pour 35 juments à Taïf entre le 5 mai et le 6 juin. A Nabadji, on est passé de 50 juments en 2023 à 101 en 2024. Le record vient de Boulal, du 1er septembre au 15 octobre », a-t-il détaillé.
Dr Barro a en outre plaidé pour que les ressources budgétaires soient revues à la hausse, mais aussi la mise en place d’un réceptif avec des activités à cheval, des balades équestres pour attirer les populations. A l’en croire, le Haras veut aussi disposer d’un Centre sous-régional de reproduction, créer des annexes dans le pays et organiser de grands événements autour du cheval. Il y a également cette volonté de mettre en place un Centre de formation aux métiers du cheval. D’après lui, le projet d’hippodrome traduit leur volonté d’abriter une infrastructure moderne pour y tenir des courses de chevaux. Et de rappeler que l’’idée première lorsque le président Abdoulaye Wade l’a créée, était de faire un Haras et en même temps un hippodrome en face. Mais les ressources limitées sont un obstacle, a-t-il reconnu.
L’autre épine est la mise en valeur le foncier. Le directeur du Haras national de faire comprendre que dans le cadre de la mise en place d’un mur de clôture, il y a eu des malentendus avec les populations de Gade Kébé. « C’est en 2017 que nous avions posé cette problématique pour sécuriser les 500 hectares. Il y a eu deux délibérations, celle de Ndande qui avait octroyé 253 hectares en 2003, entre la borne 110 et 111, qui s’étale sur 2,5 km. S’y ajoute l’autre délibération de 250 hectares octroyés par la communauté rurale de Djokoul, qui part de la limite de l’assiette offerte par Ndande avant de se prolonger sur 2,8 km. En 2022, nous avons eu des ressources pour sécuriser l’assiette foncière et toutes les dispositions avaient été prises par les autorités locales dont le gouverneur et le préfet. Il y a eu des manifestations mais tout cela a été canalisé et nous avons sécurisé les 250 hectares. Nous avons fait comprendre aux populations cette sécurisation de l’espace fera leur affaire d’autant que la main d’œuvre sera utilisée pour exploiter la culture fourragère à grande échelle, la construction de l’hippodrome et du centre des métiers. Maintenant, s’agissant de la décision de justice dont on parle, le Haras n’est pas encore au courant et nous ne pouvons pas nous défendre si nous n’avons pas reçu de convocation. Au moment où je vous parle, je considère qu’il n’y a pas de problème », a éclairé le lieutenant-colonel.