La population civile continue d’être victime de violences armées en République centrafricaine (RCA), a fustigé vendredi le Bureau des Nations Unies pour la coordination humanitaire (OCHA) dans le pays.
« Depuis le début de l’année 2023, 57 d’incidents contre les humanitaires ou leurs biens ont été enregistrés tandis que 17 centres de santé ont fait l’objet attaque armée et de pillage », a signalé OCHA dans un communiqué.
Le Coordonnateur humanitaire de l’ONU dans le pays, Mohamed Ag Ayoya, a condamné « fermement ces actes de violences qui mettent en danger la vie des malades, fragilisent l’accès au système de santé et l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin ».
OCHA souligne que les attaques régulières contre le personnel humanitaire pourraient obliger les organisations dans certains cas à suspendre des activités pour mettre à l’abri leurs équipes « dans un contexte où plus de 3.4 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire et de protection ».
2,4 millions de personnes sont ciblées par le plan de réponse humanitaire 2023 visant à fournir une assistance vitale aux plus vulnérables, a fait valoir la coordination humanitaire de l’ONU.
Pris pour cible
OCHA a dénoncé le fait que les humanitaires sont pris pour cible. Mercredi dernier, le chauffeur d’un prestataire au service de la communauté humanitaire en RCA a été tué alors que l’équipe qu’il conduisait a été victime d’une agression sur l’axe Birao – AmDafock.
Les trois personnes à bord dont un staff de l’ONG, un prestataire et le chauffeur rentraient d’une mission à Am-Dafock pour installer les tentes au centre de santé. Cette ville accueille actuellement plus de 13.000 personnes, dont des demandeurs d’asile soudanais et des rapatriés centrafricains. Les deux passagers ont été relâchés, le conducteur a été détenu et tué par la suite.
« Ces actes constituent une violation caractérisée du droit international humanitaire, lequel établit la protection des civils et des travailleurs humanitaires. Les installations médicales et les humanitaires doivent en tout temps être protégés par les différentes parties au conflit », a souligné Mohamed Ag Ayoya.
Priorité à l’intérêt de la population
Selon des données de surveillance de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), depuis le début de l’année, 17 attaques contre les centres de santé ont été enregistrés en RCA causant la mort d’une personne et blessant 10 agents de santé.
Le Coordonnateur humanitaire a appelé « toutes les parties prenantes à mettre l’intérêt de la population au-dessus de leurs différends » et les a invitées «à respecter et à faire respecter le droit international humanitaire par leurs éléments ».
La République centrafricaine reste l’un des contextes les plus difficiles pour les travailleurs humanitaires. Le nombre d’incidents enregistrés mensuellement continue d’augmenter en 2023. L’application du droit international humanitaire permet de protéger les civils et les travailleurs humanitaires.