Dans la nuit de mercredi à jeudi passée, vers 3 heures 30 du matin, les policiers ont été attirés par le comportement suspect d’un jeune homme qui rôdait autour du cimetière. Après plusieurs minutes d’observation, ils l’interpellent et le conduisent au commissariat pour audition. Face aux enquêteurs, M. B. Kanté, âgé de 22 ans et demeurant à Kolda, affirme qu’il prenait juste l’air et qu’il serait loin des faits en cause. Malgré tout, les enquêteurs décident de le placer en garde à vue pour nécessité de l’enquête.
Sentant que M. B. Kanté ne leur disait pas la vérité, malgré l’absence de preuves à charge contre lui, les policiers élaborent une stratégie. Jeudi matin, ils l’informent que se garde à vue était levée et qu’il était libre de tout mouvement. Ce que M. B. Kanté ne savait pas est que dès qu’il est sorti du commissariat, il a été «pris en charge» par les policiers.
Une filature payante puisque M. B. Kanté s’est automatiquement rendu dans un bâtiment en construction, non lui du cimetière. Quand les policiers le suivent dans les lieux, ils sont aussitôt attirés par l’odeur qui se dégageait du sac que récupérait M. B. Kanté.
En effet, dedans, il y’avait des ossements humains, dont un crâne et des bouts de bras. Pris en flagrant délit et placé formellement en garde à vue pour profanation de sépulture, M. B. Kanté a fait des aveux : «J’ai effectivement déterré le corps dans la nuit de mercredi à jeudi. J’ai choisi une tombe par hasard. »
Dans ses aveux, il renseigne avoir agi sur «commande» d’un individu, habitant dans un village de Kolda, et qui achèterait les ossements entre 300 et 500.000 FCfa. L’enquête se poursuit pour identifier ce dernier et voir aussi les liens présumés entre M.B.Kanté et le trio déféré au parquet dans le cadre de la même enquête.