La Journée internationale de l’accès universel à l’Information est célébrée ce lundi 28 septembre. Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (SYNPICS) a saisi la brèche pour rappeler que le Sénégal ne dispose toujours pas d’une Loi d’accès Universel à l’Information.
L’Afrique du Sud est le premier pays du continent à adopter une telle pratique en 2000). S’en suivent l’Angola (2002), le Zimbabwe (2002), l’Ouganda (2006) et l’Éthiopie (2010).
Le Niger est le premier pays d’Afrique de l’ouest à rejoindre la mouvance en février 2011. Même si sa mise en œuvre est toujours d’actualité.
Hélas, déplore son secrétaire général Bamba Kassé, “le Sénégal, pays démocratique, très souvent cité en exemple partout dans le monde, ne répond pas encore au standard démocratique de disposer dans son arsenal juridique d’une loi d’accès universel à l’Information”.
Il s’agit ici d’un dispositif législatif qui rend obligatoire de rendre public certaines informations et surtout, pour nous journaliste, de pouvoir disposer de ces informations dans le cadre de notre travail si tant est qu’on en a besoin.
“Les États s’organisent toujours pour soustraire certaines informations au public”
“De façon plus concrète, l’existence d’une telle loi permet à chacun d’entre nous, de réclamer auprès des administrations publiques, des administrations privées en charge d’une mission de service publique, des structures bénéficiant d’une concession de service public, des informations afin de les traiter et de les proposer au Public”, a-t-il expliqué avant d’ajouter : “Camarades soyons cependant réalistes. Le fait qu’il existe aujourd’hui dans le monde le phénomène des Leaks prouve, si besoin en est, que l’accès aux informations reste un idéal difficilement atteignable puisque les États s’organisent toujours pour soustraire certaines informations au public. Pour autant, il s’agit aujourd’hui d’un critère universel qui permet de classer un pays dans la catégorie des démocraties. Parce qu’une telle Loi permet aux Citoyens in Fine, d’avoir accès à une vraie information, de jauger par eux mêmes les actions des gouvernements et de les sanctionner positivement ou négativement au moment des rendez-vous électoraux notamment.”
Un pilier de la liberté d’expression
M. Kassé de poursuivre son plaidoyer : “Au Sénégal notre pays, des organisations de la société civile dont le Forum Civil, Article 19 et la Raddho ont participé à la rédaction d’un avant projet de Loi qui, depuis déjà quelques années dort dans les arcannes de l’administration. Or il s’agit d’un droit humain, un pilier de la liberté d’expression et de la liberté de presse, simplement parce que pour informer librement et surtout pour informer vrai, il faut détenir les informations qu’on veut présenter au public. Si dans la sous-région des pays comme le Niger ont déjà voté et incorporé une telle loi parmi leurs normes juridiques, si la Gambie notre voisin a fait des avancées significatives, le projet de loi étant depuis juillet dernier entre les mains de l’assemblée nationale, le Sénégal, que d’aucun qualifie de champion de la démocratie en Afrique sub-saharienne ne devrait être en reste. C’est pourquoi, le Synpics souhaite que tous, particulièrement les journalistes, nous nous engageons à faire du vote de cette loi une Priorité, au même titre que les décrets d’application liés au Code de la Presse. Laissez-moi vous rappeler que c’est la 74e Assemblée Générale des Nations Unies qui a proclamé la journée du 28 septembre, Journée International de l’Accès à l’Information en octobre 2019, après l’UNESCO qui en a décidé ainsi depuis 2015. Ensemble, nous pourrons honorer notre pays, en faisant en sorte qu’avant la troisième édition de cette journée édictée par l’ONU, que le Sénégal fasse partie des pays exemples, dans le bon sens du terme. Engageons-nous à mieux informer en ayant accès d’abord aux informations. Aux vraies !”