Libération révèle que Mamadou Habib Ndao (secrétaire exécutif de l’Observatoire de la qualité des services financiers (OQSF), le contrôleur du Trésor Daha Diallo (ancien agent comptable de l’OSQF), Alphonse Diombo Thiakané (expert informatique à l’OQSF), Pape Soulèye Sow (agent à la Direction de la promotion touristique et fournisseur) mais aussi Seynabou Diaw (gérante de l’entreprise «Takusan») ont été discrètement arrêtés par la Division des investigations des criminelles (DIC). Déférés ce 20 septembre, ils seront édifiés sur leur sort aujourd’hui à la suite de retours de parquet.
Il faut dire que ce dossier explosif, ficelé depuis 2017 par l’Inspection générale des Finances (IGF) était, comme d’autres, rangé dans les tiroirs pour des raisons politiciennes. En effet, Daha Diallo, l’homme au centre de ce détournement estimé à 181,9 millions de FCfa, est aussi un soutien de Benno Bokk Yaakaar à Kaolack sous la bannière de «Action républicaine». Devant les conclusions claires et nettes de l’Igf, M. Diallo a reconnu les faits, commis en tant qu’agent comptable de l’OQSF (mai 2016‐juin 2017), devant les enquêteurs. Pour détourner les fonds publics, il émettait des chèques en faisant croire qu’il alimentait la caisse d’avance. Dans d’autres cas, il «payait» des fournisseurs sur la base de fausses factures. Ces derniers encaissaient ensuite les fonds et lui reversaient l’argent avant de recevoir des commissions.
Coincés, les fournisseurs Pape Soulèye Sow et Seynabou Diaw sont passés aux aveux en précisant qu’ils reversaient des commissions de 10% sur le montant récupéré. Daha Diallo est allé plus loin après avoir prétendu qu’il avait des troubles psychiatriques pour justifier la mise en place de ce vaste système de prédation financière.
Dans ses aveux, rapporte toujours Libération, il a indiqué avoir ristourné à Mamadou Habib Ndao, connu pour ses positions virulentes envers Ousmane Sonko alors opposant, la somme de 20 millions sur les montants volés. Mieux encore, il a indiqué que c’est le comptable Moussa Diop qui montait les faux dossiers de paiement en plus de démarcher certains fournisseurs. Interrogé Mamadou Habib Ndao a partiellement reconnu les faits sans convaincre. Il a prétendu avoir reçu de Daha Diallo la somme de 5 millions de francs qu’il lui aurait retourné quelques jours après.
Pour sa part, Moussa Diop a confessé avoir mis en rapport Daha Diallo avec un seul fournisseur en essayant de faire croire qu’il n’était pas au courant de son modus operandi. Quant à l’informaticien Alphone D. Thiakané, il a «saboté» l’unité centrale de l’ordinateur de Daha Diallo lorsque l’IGF a débarqué. Des faits qu’il reconnaît en indiquant avoir agi sur instruction de Daha Diallo.
